Des journalistes, elles en ont vu défiler bon nombre sur leur aire d’accueil depuis que leur association a organisé, en avril, une première marche pour la dignité des Voyageurs à Lille. Depuis quelques années déjà, le combat de l’association Da So Vas contre la pollution sur leur aire d’accueil d’Hellemmes-Ronchin, à la périphérie de la métropole du Nord, est mis en lumière dans les médias. Comme les aires d’accueil répertoriées par le juriste William Acker, leur terrain, situé entre une cimenterie et une concasserie, est particulièrement pollué.
« Ici, le problème, c’est cette poussière qui s’infiltre partout. En tant que femmes, on voyait les effets de la poussière en faisant le ménage, mais aussi sur la santé des enfants. Les nôtres sont tout le temps malades : conjonctivites, gale du ciment, impétigo… Et moi, je fais des bronchites à répétition », explique Carmen, 45 ans, devant la caravane jouxtant le petit chalet en bois de ses parents.
Elle est l’une des fondatrices de l’association. Le nombre de cancers pulmonaires, du sein et de l’estomac est élevé sur l’aire : sept personnes ont été diagnostiquées ces dernières années, trois en sont décédées. Récemment, Carmen a perdu une belle-sœur, morte d’un cancer à l’âge de 42 ans.« Nous voyons mourir des personnes jeunes, qui ont passé vingt ans sur ce terrain », poursuit-elle.
Pratiques discriminatoires
Sur les pancartes lors de leur marche d’avril, les femmes de Da So Vas ont écrit « On étouffe ». C’est aussi en référence aux multiples discriminations empreintes d’antitsiganisme et aux violations de droits qu’elles dénoncent sur leur lieu de vie. « Il faut que les gens comprennent à quel point nos droits ne sont pas respectés », souligne sa sœur, Sue-Ellen, 37 ans, porte-parole de l’association et mère de deux enfants.
Depuis la…
La suite est à lire sur: basta.media
Auteur: Sarah Bos