La première matinale radio au chevet du ministre.
Du journalisme rebelle, comme on l’aime sur le service public. Le 29 septembre, Bruno Le Maire patauge dans la contradiction. Le ministre affirme-t-il que le gouvernement continuera « à protéger les salariés » ? En chœur, Nicolas Demorand et Léa Salamé font silence. Que « la priorité c’est l’emploi [et] des usines qui ouvrent » ? Une relance (complaisante) sur les licenciements, mais pas d’exemple, alors que les plans dits « sociaux » se multiplient. Le ministre lance-t-il que « la réforme des retraites est nécessaire pour garantir aux jeunes générations une retraite, plus juste et plus lisible » ? Le duo ne rebondit pas. Bruno Le Maire, toujours : « Quand nous versons un prêt garanti par l’État, la contrepartie essentielle, c’est de dire à l’entreprise : « vous ne versez aucun dividende et vous n’avez pas le droit d’avoir une filiale ou un siège dans un paradis fiscal » » ? Ça passe. Le barrage aux éléments de langage est héroïque.
Un combat si rude méritait un atterrissage en douceur…
En fin d’entretien, Nicolas Demorand lit l’intervention d’un auditeur – discutable au demeurant – au sujet du coronavirus : « […] La vie c’est le sport, les sorties, la culture, tout ce qu’on nous empêche de faire sans une quelconque étude scientifique valable ». L’animateur lui demande comment il reçoit cette déclaration ; Bruno Le Maire se lance (le verbatim complet figure en annexe) :
Je reçois [cette déclaration] comme quelqu’un qui a été confiné [pendant] huit jours, qui a été confronté à cette maladie. Ce n’est qu’un témoignage personnel, qui vaut ce que vaut un témoignage personnel, ni plus ni moins que celui d’un autre […]. Si vous allez dans un hôpital et que vous voyez les personnels soignants, leur…
Auteur : Pauline Perrenot Acrimed
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