Sur la prise en charge de la violence des dernières manifestations parisiennes et la prochaine

Tout le monde commente les récentes manifestations contre la loi Sécurité Globale. D’un côté la police, de l’autre les « casseurs », comme si on pouvait les mettre sur un même plan, comme s’ils combattaient à armes égales et qu’à chaque week-end un nouveau match les opposait. On se demande plus rarement pourquoi des gens viennent en manifestation pour « tout casser ». Quelques sociologues et journalistes s’y essayent maladroitement et révèlent à chaque fois la distance abyssale qui les sépare de la réalité. D’où l’intérêt de ce court texte, plein de fougue et de colère écrit par des lilloises en route pour rejoindre les émeutes parisiennes. On connaît la suite : les émeutes espérées n’ont pas eu lieu, la police a encore une fois nassé le cortège et chargé les manifestants sans raison apparente. Cette séquence invite clairement à des réflexions stratégiques plus poussées. Elle n’enlève rien à la détermination qui s’exprime ici.

Photo : Bernard Chevalier

On constate que rien n’est dit. Personne ne comprend ce qui se passe parce qu’il ne se passe rien. Il ne se passe rien car la transcendance n’advient que depuis l’agrégat réel (et donc effectif) des corps. Or, nos corps sont éclatés, encapsulés et encapsulant.

Ceux qui parlent hurlent et blablatent, revendiquent, dans des mots hors d’âge, des moyens ringards, des postures has been. Tout le monde geint vaguement, alors qu’on s’en fout, on en a marre, on veut tout détruire, on verra – ou on verra rien – ensuite, de toute façon c’est déjà la fin du monde, celle choisie par l’Empire, et faire ce qu’on fait jusqu’à présent c’est se refuser à garder la main sur nos vies, faire le choix d’un confort écœurant. C’est un aveuglement coupable et à ce titre vous aurez les yeux crevés comme tous les autres.

Que dire de plus, quel commentaire empiler sur tous ceux déjà PRODUITS, on veut tout casser, tout…

Auteur: lundimatin
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