Salelles-du-Bosc (Hérault), reportage
Sur le Larzac, le soleil ne se couche jamais pour les appétits des projets photovoltaïques. Plus de deux ans après l’abandon du projet Solarzac, le développeur, Arkolia Énergies, tente de le faire renaître avec « une emprise plus réduite, une forte dimension agricole, accompagné d’un “conseil scientifique” ».
Jeudi 2 décembre se tenait au pied du Larzac la réunion publique de fin d’une nouvelle concertation préalable. L’occasion de découvrir les premiers contours d’un projet qui n’est « pas du tout arrêté », jure Katia Sigaud, directrice générale d’Arkolia, qui vante sa « coconstruction » avec les participants aux ateliers thématiques de la concertation.
Dans la salle des fêtes de Salelles-du-Bosc, une trentaine de personnes (trois quarts d’hommes) assistent à la restitution des quatre ateliers thématiques. En l’état, l’emplacement du projet est identique : le domaine de Calmels, propriété privée de quelque 1 000 hectares destinée à la chasse privée. Il est à vendre, et Solarzac envisage l’option d’un rachat des terres par les collectivités locales pour 15 millions d’euros, intégralement compensé par un loyer payé par l’exploitant.
Dans la salle des fêtes de Salelles-du-Bosc, le 2 décembre. © Grégoire Souchay/Reporterre
Des terres protégées
La taille a été revue à la baisse. D’un projet initial entre 220 et 400 hectares, les panneaux occuperaient désormais 200 hectares maximum en plusieurs îlots. Sur l’espace restant, Arkolia espère installer un ou une exploitante en élevage ovin viande et laisse ouverte d’autres possibilités d’aménagements de sentier ou d’écotourisme. Enfin, abandonnant le méthane du projet initial, Arkolia passe à l’hydrogène avec l’option d’une installation de 1 MW de puissance sur maximum 200 m2 pour alimenter des transports au « gaz vert » dans le secteur.
Le projet séduit Daniel, venu de Lodève, à 6 kilomètres de là, « assez rassuré » de voir « plus qu’un projet solaire, une véritable occasion pour le coin ». À ses côtés, une habitante — anonyme — demande : « Pourquoi ne pas faire ces panneaux sur des toitures ? » « On n’arrivera pas aux objectifs de transition énergétique avec seulement les toitures », lui certifie Katia Sigaud, selon qui « il faudra aussi des projets au sol ». Un discours qui laisse sceptique Jean-François, habitant du Bosc. S’il pense que certains projets photovoltaïques peuvent être…
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Auteur: Grégoire Souchay (Reporterre) Reporterre