Sur le mouvement anti-pass sanitaire

Alors que l’automne s’installe désormais, il nous a semblé intéressant, dans la rédaction du Poing, de faire un retour critique, un bilan d’étape pourrait-on dire, sur ce mouvement composite né dans le touffeur de l’été , et sur notre traitement de celui-ci.  

Fallait-il participer au mouvement ?

Dès le départ, cette question a soulevé de nombreux débats, au sein de notre camp et en-dehors, qui n’étaient pas sans rappeler ceux qui avaient précédé le jaillissement des Gilets jaunes. Le mouvement anti-pass s’annonçait confus, contradictoire, tiraillé entre réactionnaires et progressistes. Y aller, n’était-ce pas valider les thèses les plus loufoques, les idées les plus puantes ?

Nous reviendrons sur ces contradictions dans la suite de cet article. Mais il nous semble avant tout utile de rappeler l’essentiel : ce mouvement est légitime. C’est un sursaut salutaire face à la confiscation du débat, notamment scientifique et médical, par le pouvoir politique et ses déclinaisons médiatiques. En outre, il convient de rappeler à quel point le dispositif du pass n’a pas grand chose de sanitaire (en témoignent ses nombreuses incohérences), et qu’il s’agit en réalité d’un pass sécuritaire visant à instituer une obligation vaccinale qui ne dit pas son nom. A ce titre, le Poing estime que la défiance populaire vis-à-vis de l’autoritarisme d’État et de l’opacité pharmaceutique mérite mieux que le mépris puritain de ceux qui regardent l’histoire se dérouler depuis leur écran de télévision ou d’ordinateur.

Comment rester inertes face aux dégâts sociaux causés par l’instauration d’une société à plusieurs vitesses, dégâts qui touchent avant tout les plus précaires, souvent des travailleurs ? Il nous a au contraire semblé parfaitement légitime, et même nécessaire, d’aller écouter ces salariés condamnés à s’auto-suspendre de leurs fonctions, et de relayer leur parole, leurs inquiétudes, leur colère. 

Il nous est impossible d’ignorer le jeu pervers du gouvernement visant à monter des pans de la classe laborieuse les uns contre les autres, dans un approfondissement logique du racisme décomplexé institué par la bourgeoisie pour empêcher la constitution d’un véritable front populaire pour lui faire face. Ainsi de ces vigiles précaires recrutés en urgence pour faire la police du QR-Code à l’entrée des hôpitaux, par exemple, dans le déni des réalités humaines qui s’y jouent.

Le Poing a toujours dénoncé les pulsions…

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Auteur: Le Poing