Sur les conseils d'1 ami

C’est un tout petit livre. C’est un livre qui m’a tiré d’une fort mauvaise passe. C’est un livre qui est arrivé comme un petit miracle, exactement au bon moment, au bon endroit, comme ils arrivent toujours les livres qui comptent dans nos vies (et les amis, mais de l’un à l’autre).

Putain quelle lune !

s’exclame le millionnaire en solitude

& malheureux en emploi

congédié d’hier parce que les courts-circuits

de la cafetière administrative

ne le passionnaient pas

C’est un tout petit livre. C’est un livre qui m’a tiré d’une fort mauvaise passe. C’est un livre qui est arrivé comme un petit miracle, exactement au bon moment, au bon endroit, comme ils arrivent toujours les livres qui comptent dans nos vies (et les amis, mais de l’un à l’autre). C’est un livre qui m’a été offert par un ami, un ami que je ne connais que peu à dire vrai, mais dont je sais qu’après cela pas de doute, c’en est un, alors que nous venions d’avoir une discussion un peu affolée sur ce que nous avions appelé la littérature sauvage, et dont nous constations le manque cruel aujourd’hui, aujourd’hui quand il semble que la plupart des livres écrits, même par des camarades, des alliés, même plein de bonne volonté, sont des livres sans risques et sans ombres, des livres qui ne laissent pas de traces, pas de marques à l’endroit de la conscience et des rêves, des livres que l’on oublie sitôt refermé, des livres sans nuit disait Duras. Les livres que nous offrent les amis sont des livres qui d’une certaine manière obligent, auxquels on ne peut se dérober. Et c’est cela qui a fait que j’ai ouvert celui-ci plutôt que l’un des cinq livres que je trimballais partout avec moi depuis plusieurs semaines, dans l’espoir de plus en plus vague de réussir à aller au bout de l’un d’eux, et, à chaque café où je m’installais je les sortais consciencieusement un à un sur la table, les feuilletais distraitement et les refermais pour de bon. Car il est des moments, parfois bien trop longs, où il semble que les livres, qui avaient tant faits pour nous, nous aient soudain abandonnés, qu’ils nous ignorent, ne s’adressent plus à nous. On ne désespère pas tout de suite bien sûr, on continue à en acheter, parce que c’est ce qu’on a toujours fait, mais rien n’y fait et peu à peu les livres qui avaient été face au monde de si bons alliés, deviennent de véritables ennemis qui nous défient méchamment depuis le haut de leur pile qui ne fait que croître juste à côté de notre lit,…

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Auteur: lundimatin