Ce sera bref, car il faut savoir différencier le rival et l’ennemi – comme le dit si bien Bernard Aspe dans l’entretien publié aujourd’hui. En l’occurrence, les deux rivaux qui ont publié la semaine dernière, ici-même, « Gaza : accomplissement du libéral-fascisme & contre-coup identitaire en France », ne sont certes pas des militants du capital, ni sans doute d’infâmes impérialistes ou de patriarches cruels. Mais on se demande parfois, tout de même, si avec de tels rivaux on a vraiment besoin d’ennemis. Évidemment, après la blague, on se demande surtout à quoi sert de publier ce type de texte, et comment ses auteurs ont pu sincèrement croire que l’actualité le requerrait.
Ce sera bref parce qu’au fond tout cela est peu intéressant et il y a mieux à faire. Dans cet article on trouve les clichés habituels sur l’indigénisme, et la critique d’un parti politique à travers une militante qui, rappelons-le, n’y est même plus. J’invite les auteurs à ne pas prendre la mouche – nous ne sommes que rivaux –, et à consulter le programme du PIR avec lequel, de toute évidence, ils tomberont d’accord s’ils acceptent de se remettre en cause.
Pour ma part je ne suis pas au PIR, je ne suis qu’un noir indigène anonyme, terriblement fatigué des litanies anti-identitaires. Le premier point que je veux faire est le suivant : les revues d’extrême-gauche, rares espaces de respiration dans l’hyperviolence ambiante, ne devraient plus se sentir tenues de publier ce type de discours : la droite le fait déjà bien suffisamment.
Deuxième point : non, nous ne sommes pas racistes – pas plus que les futur.e.s licencié.e.s de Michelin à Vannes et à Cholet ne sont capitalistes (vous devriez vous intéresser à cela plutôt qu’à nous). Vous ne faites que sophistiquer l’ « argument » du racisme anti-blanc. Si le phénotype apparaît dans nos dires, c’est qu’il est toujours présent dans nos actes, qu’on le veuille ou non. C’est la blanchité…
Auteur: dev