Dans un entretien à Franceinfo, Sylvain Maillard, président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, a tenté de défendre la nouvelle réforme de l’assurance-chômage annoncée par Gabriel Attal. Parmi une flopée d’arguments douteux, celui du taux d’emploi, plus faible en France que la moyenne des pays de l’UE et, surtout, qu’en Allemagne. Effectivement, en France, ce taux, pour les 15-64 ans, s’élève à 68,1 % contre 77,2 % en Allemagne. Mais à quoi correspond-il vraiment ? « Le taux d’emploi rapporte le nombre de personnes en emploi à la population totale », définit l’Insee.
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En l’occurrence, dans le cas présent, à la population en âge de travailler. Prenons ainsi un exemple : un étudiant de 19 ans qui fait des études sans travailler fait baisser le taux d’emploi. Veut-on vraiment le mettre au travail ? En Allemagne, le taux d’emploi est élevé car beaucoup de personnes ont ce qu’on appelle des mini-jobs. Des petits boulots de quelques heures payés un peu plus de 500 euros par mois. En 2022, outre-Rhin, 3,1 millions de personnes en avaient un exclusivement – c’est-à-dire sans autre travail à côté.
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Surtout, relier ce taux à la prétendue générosité de notre assurance-chômage est, si ce n’est fallacieux, au minimum de mauvaise foi. Les études récentes montrent plutôt que, en France, si des emplois ne sont pas pourvus, c’est en raison des conditions de travail et de rémunération qu’ils offrent, qui ne sont pas à la hauteur….
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Auteur: Politis