Nous publions un extrait du livre de Théo Roumier, enseignant et syndicaliste membre de la rédaction de Contretemps : Syndicalistes et libertaires. Une histoire de l’Union des travailleurs communistes libertaires (1974-1991). Issu d’un travail de recherche universitaire, ce livre présente la première histoire d’un petit groupe de lycéens parisiens devenus de jeunes travailleurs qui militent dans l’ORA (Organisation révolutionnaire anarchiste) au début des années 1970.
Après avoir subi l’épreuve du feu lors des grandes grèves de 1974 (PTT, Banques) et trouvé un point d’ancrage dans un syndicalisme de lutte, ces militants sont exclus de l’ORA en avril 1976 alors que cette dernière néglige de plus en plus l’implantation en entreprises, et que des tendances anti-syndicalistes commencent à s’y faire jour. Les militants exclus forment aussitôt le Collectif pour une Union des travailleurs communistes libertaires, devenue l’UTCL. Il édite la revue Tout le pouvoir aux travailleurs jusqu’en 1982, puis Lutter jusqu’en 1990.
L’intérêt de ce livre est de montrer comment ce petit groupe – au départ, une quinzaine de militants (postiers, mais aussi cheminots, enseignants, employés de banque ou personnels au sol d’Air France-Air Inter) – réussit à tenir dans une période de recul des luttes sociales en s’appuyant sur une conception qui mêle les traditions communiste libertaire et syndicaliste révolutionnaire pour les renouveler au contact du réel en sortant des logiques d’appareil ou de groupuscules et en s’appuyant sur les travailleurs les plus combatifs. Ainsi dans le texte reproduit ici même à propos de la marche pour l’unité du 1er mai 1980.
Centré sur le militantisme syndical de l’UTCL, le livre évoque les luttes sociales et l’évolution du syndicalisme de ces années, marquée par le recentrage de la CFDT. Le plus souvent engagés dans la gauche de la CFDT, les structures qu’ils…
Auteur: redaction