Tadata ou la prostitution comme business model

C’est un frémissement si caractéristique de Twitter, une onde d’abord calme puis un déchaînement. L’objet du débat s’appelle « Tadata ».

C’est une start-up. Qui permet à des jeunes, dès leur majorité numérique (fixée à 15 ans pour la France), à des jeunes de 15 ans donc, de vendre (oui oui) leurs données personnelles à des tiers et d’en tirer (plus que maigre) bénéfice à base de bons d’achats, coupons de réductions et – parfois seulement – contre (très peu) d’espèces sonnantes et trébuchantes.

Se prostituer pour ses données.

Le pitch est simple : « les méchants GAFAM te volent tes données ? Tu en as marre que ce soit gratuit et d’être le produit ? Deviens entrepreneur de toi-même et vends tes données pour te faire de l’argent de poche. » [vous pouvez vomir ici]

Et je n’invente rien comme le prouve la copie d’écran issue de leur site.

Ne doutons pas que leur prochain « tour de table » promette à de preux investisseurs un pitch visant à convaincre les jeunes dès 15 ans de vendre un rein ou leur mère, parce qu’après tout, des mères et des reins d’enfant sont déjà vendus et exploités en permanence, alors « autant que leur utilisation te rapporte de l’argent« . Yolo bro.

Cette entreprise de Data prostitution pour mineurs, la première en France, a été créé par Alexandre Vanadia et Laurent Leboucher Pomiès. Un temps justement cornérisée par la CNIL, elle se vante désormais d’avoir obtenu le feu vert d’icelle, ce qui m’avait passablement irrité avant que Lionel Maurel ne me rappelle justement que « le RGPD ne prévoit plus d’autorisation préalable par la CNIL« . L’application de prostitution de données pour mineurs s’est donc en effet « mise en conformité » sur quelques fondamentaux purement techniques et s’est ensuite empressée de communiquer par voie de presse sur ce « validé par la CNIL » qui n’a rien validé d’autre que le…

Auteur : Olivier Ertzscheid
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