Talent, compétence, « soft skills »… une mode managériale de plus ?

Talent, compétence, « soft skills » (compétences « douces ») : ces notions sont devenues les mantras d’un management des ressources humaines contemporain résolument orienté vers le « care » et le « well-being » (bien-être) et dont l’objectif affiché, parfois même scandé, est de remettre l’humain au centre de la quête de performance (soutenable bien entendu).

En management, les modes ne sont pas nouvelles. Il y en a toujours eu : celles des cercles de qualité et des projets d’entreprise dans les années 1980, celles d’outils tels que les 5S dans les années 1990 ou le 6Sigma dans les années 2000, celles des « talents » et de leur gestion à présent. D’une période à l’autre, des concepts, des outils, des techniques, chassent leurs prédécesseurs dans le cœur des managers en attendant d’être à leur tour chassés par d’autres.

Le phénomène tient bien sûr au fait que des notions, des dispositifs ou des outils pertinents à un moment ne le restent pas forcément lorsque le contexte et les situations évoluent. Les conditions économiques et le travail aujourd’hui ne sont pas les mêmes qu’il y a vingt ou trente ans et les outils pertinents pour les réguler et les organiser ne sont plus forcément les mêmes.

L’ombre des consultants

Ces modes tiennent également aux innovations managériales. La recherche, les réflexions des entreprises ou encore les initiatives des acteurs de terrain font émerger des manières nouvelles d’aborder les situations ainsi que des techniques et des outils nouveaux. Ils se répandent ensuite d’une entreprise à l’autre en empruntant différents canaux : les salariés qui changent d’organisation, le benchmark, la presse spécialisée, les chercheurs et les consultants qui contribuent également à la diffusion.


Chaque lundi, que vous soyez dirigeants en quête de…

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Auteur: Lionel Honoré, Professeur des Universités, IAE de Brest, Université de Bretagne Occidentale, LEGO, IAE Brest