Taux d’emploi des femmes : une stagnation après plusieurs décennies de forte progression

La progression de la participation des femmes au marché du travail depuis les années 1970 constitue une des évolutions majeures de nos sociétés. Soutien pour les revenus des ménages, carburant pour la croissance économique, elle a aussi joué un rôle important pour l’autonomie financière des femmes dans un contexte d’augmentation de la fréquence des séparations conjugales. Elle contribue également progressivement à l’amélioration des pensions de retraite des femmes et à leur rapprochement avec le niveau de celles des hommes.

Cette tendance se vérifie-t-elle néanmoins toujours ? Nos recherches récentes, qui ont mobilisé 44 vagues de l’Enquête Emploi de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), suggèrent un essoufflement, de la progression de l’emploi des femmes. Si le rapprochement avec le niveau d’emploi des hommes se poursuit, cela semble davantage le fait d’une baisse des indicateurs chez ces derniers que d’une hausse du côté des premières.

Avant d’entrer dans le détail des chiffres, une petite précision conceptuelle s’impose afin de bien saisir de quoi on parle. En statistiques, le taux d’activité à un âge A est défini comme le rapport entre le nombre d’actifs (des personnes soit en emploi soit au chômage) à l’âge A et l’ensemble de la population ayant le même âge. C’est, autrement dit, la proportion d’une classe d’âge insérée (en emploi) ou qui souhaite s’insérer dans l’emploi (au chômage). Le taux d’emploi à l’âge A représente, lui, la part des personnes d’âge A occupant un emploi. Il faut bien noter que son opposé n’est pas le taux de chômage : ne pas être en emploi, c’est soit être au chômage, soit être inactif.

Rattrapage rapide jusqu’aux générations du baby-boom

Le taux d’activité des femmes a fortement progressé depuis les années 1970, faisant de la France l’un des pays européens dans lequel il…

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Auteur: Henri Martin, Economie, systèmes de retraite, protection sociale, inégalités, Université de Lille