Les politiques fiscales néolibérales, qui ont systématiquement consisté à baisser les impôts des plus riches et des grandes entreprises, expliquent une bonne part de ce creusement des inégalités. La taxation des riches s’impose donc comme une forte demande. Une réponse à la hauteur tarde cependant à s’imposer. C’est dans ce contexte que le G20 doit discuter du projet de création d’un impôt sur la fortune des milliardaires.
Dans un contexte d’importantes inégalités (1), le projet d’imposition des plus riches recèle de multiples enjeux (2), il devrait en toute logique être discuté au sein du G20 (3) et, même si la route semble longue et parsemée d’embûches, l’idée s’est imposée (4).
1/ Les inégalités sont globalement en forte hausse
La tendance mondiale à la hausse des inégalités n’est pas nouvelle. Depuis une quarantaine d’années, les inégalités augmentent dans la majorité des pays. En décembre 2017, un rapport des chercheurs réunis au sein du projet World Wealth and Income Database (WID, base de données sur le patrimoine et le revenu) montrait que depuis les années 1980 les 1 % les plus riches ont profité deux fois plus de la croissance des revenus que les 50 % les plus pauvres. En revanche, pour ceux qui sont entre les deux (les classes moyennes, pour faire simple), les revenus ont soit stagné, soit baissé. Selon les chercheurs, les 50 % du bas ont bénéficié de forts taux de croissance de leurs revenus, alors que la classe moyenne mondiale (dans laquelle on retrouve les 90 % des individus les plus pauvres en Europe et aux États-Unis) voyait la croissance de son revenu comprimée.
Si la tendance à la concentration des richesses est plus modérée en Europe, elle est particulièrement marquée aux États-Unis notamment. L’Europe de l’Ouest et les États-Unis avaient en effet des niveaux d’inégalités similaires dans les années 1980 (les 1 % les plus riches captant environ 10 % du…
Auteur: Attac France