Taxes climat : notre véritable ennemi n’est pas l’écologie


On accuse souvent les défenseurs de l’environnement de prôner une « écologie punitive » qui sanctionnerait les plus précaires, notamment par de lourdes taxes. Cet argument épouvantail, bien souvent prôné par des climatosceptiques, leur donne à conclure un peu hâtivement que le réchauffement climatique serait forcément un complot pour taxer les populations. Cette théorie se heurte pourtant à la volonté de la plupart des environnementalistes qui est plutôt celle d’une écologie sociale et démocratique, profondément révolutionnaire. Fin d’un quiproquo. 

Lorsque l’on parle d’écologie punitive, on fait généralement allusion à ce que subit la majorité citoyenne. Cette relation toxique entre écologie et sentiment d’étouffement financier induit dans l’esprit populaire qu’une politique écologique se fonderait irrémédiablement sur une action injuste allant à l’encontre des intérêts des individus. Avec l’écologie politique, on imagine entrer par nature dans une société d’interdictions, de taxes assommantes et du retour à l’âge des cavernes. 

Comme nous avons pu le voir à propos du mythe de la “dictature verte”, ces caricatures oublient d’abord bien souvent qu’une politique écologique n’existe a priori que pour préserver l’intérêt commun de l’effondrement de la vie sur Terre. C’est une approche longue-termiste, en opposition au court-termisme dévastateur et mortifère de la croissance qui finira tôt ou tard, en rencontrant les limites de notre planète, par se montrer lui-même bien plus punitif encore. 

De fait, pour fonctionner dans cet intérêt commun et à venir, une société a besoin d’être relativement régulée. Afin de préserver un maximum de libertés à l’échelle globale, il est en effet nécessaire de restreindre d’autres libertés individuelles qui vont à l’encontre du bien commun. Toutefois, cette réciprocité, ou Contrat Social, doit effectivement pouvoir être perçue comme juste et légitime par ses contracteurs. Horizon encore possible concernant les restrictions climat, à plusieurs conditions toutefois, dont celle de remettre la véritable écologie, sociale et solidaire, au centre du débat.

Troquons notre méfiance envers les taxes écologiques contre une curiosité pour l’écologie populaire, et non pas en faveur d’un capitalisme débridé, voire assumé.

 

Les riches polluent le plus 

Avant d’aborder plus spécifiquement le sujet des taxes elles-mêmes, il convient de rappeler un fait crucial : les plus gros pollueurs sont les…

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Auteur: Sharon Houri