Télé : la hiérarchie bloque les sujets sur l'écologie

Un « tournant environnemental » qui donne beaucoup d’espoir. Mardi 30 août, le groupe Radio France a publié une liste de dix engagements promettant de mieux traiter les enjeux de la crise climatique sur l’ensemble de leurs antennes. Une charte qui arrive à point nommé, après un été cataclysmique où beaucoup de médias ont été pointés du doigt pour leur traitement inapproprié des vagues de chaleur. Certains semblent désormais avoir retenu la leçon et promettent de ne plus diffuser d’images d’enfants pataugeant dans les fontaines ou d’amis dégustant des glaces les jours de canicules.

« Dans notre rédaction, la société des journalistes est montée au créneau. On a alerté les rédacteurs en chef en disant qu’on ne pouvait plus traiter l’actualité de cette façon », explique Marie, journaliste dans une grande chaîne d’information. Les articles sur le climat ne sont en effet pas toujours faciles à illustrer en image. « Le rapport du Giec est un très bon exemple. Ce n’est pas toujours facile, il faut des experts, des images d’archives », dit Marie. Elle se souvient aussi de remarques désobligeantes de la part de sa hiérarchie : « On nous dit que les sujets écolos font perdre des téléspectateurs. »

Après des années à prêcher dans le désert, elle se sent désormais moins seule dans son combat. « Nous avons eu un gros turn-over dans la rédaction et beaucoup de jeunes entre 25 et 30 ans sont arrivés récemment. Ils ont des convictions et sont force de proposition sur ces sujets. Plus nous serons nombreux à en parler, plus les choses changeront vite. »

Le fossé générationnel de la hiérarchie

Souvent d’une ancienne génération, les rédacteurs en chef des chaînes généralistes s’intéressent peu au climat et à l’environnement. « La rédaction est plus sensibilisée que la hiérarchie. Malheureusement, ce sont les membres de celle-ci qui décident des sujets », confirme Anne-Sophie, qui travaille pour les journaux de M6. « Je me souviens d’un reportage sur des randonneurs qui faisaient de la peinture à la montagne. Juste après, on proposait aux gens d’aller voler à bord d’un avion de chasse. Lorsque j’ai dit aux rédacteurs en chef que quelque chose n’allait pas, ils m’ont répondu qu’il en fallait pour tous les goûts. Je sais que nous sommes sur une…

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Auteur: Laury-Anne Cholez Reporterre