Témoignage depuis la rocade bloquée de Rennes

Comme la semaine dernière, il devait être 6 heures, Rennes était encore silencieuse et déserte, lorsque nous sommes sortis pour nous rendre à l’action collective planifiée par la Maison du Peuple (MDP).

Bien conscients que nous sommes sur le reculoir depuis que nous avons raté notre pari le 23 mars dernier dans la foulée du 49.3 scélérat, et que la sortie torrentielle tant espérée n’a pas eu lieu, en dépit des manifestations monstres et des cortèges ensauvagés, on ne se faisait plus trop d’illusions sur le devenir de ce mouvement au long cours et sur ses chances de succès final au regard de l’objectif commun qui structure l’unité syndicale et politique large du sommet à la base depuis le 19 janvier. Doit-on s’en remettre à une hypothétique intervention « providentielle » des mal nommés sages du Conseil Constitutionnel ? La réponse est dans la question.

Quoi qu’il en soit, il était dit qu’avec celles et ceux qui voulaient en être encore, nous allions continuer à « emmerder jusqu’au bout » Emmanuel Macron et cette classe dirigeante qui s’obstine pathologiquement à vouloir perpétuer le société capitaliste autophage. Il ne fallait pas qu’ils puissent refermer trop vite ce livre maudit des retraites. Et, puis, de toutes les façons, on ne profane pas, on ne foule pas aux pieds la souveraineté populaire impunément, cela se paye, cela se payera longtemps, donc on manifeste, on fait grève, on bloque.

Nous sommes allés retrouver une centaine de camarades. Des jeunes gens essentiellement, moyenne d’âge 22 ans, étudiants principalement avec quelques trentenaires, d’anciens du « CPE » heureux de croiser leurs souvenirs émus, heureux de se retrouver encore là au même endroit 17 ans après, une ou deux têtes blanches, mais aucun militant syndicaliste. Ils bloquaient plus loin, au niveau des Longs Champs, à Saint-Grégoire, là où il y avait eu une occupation « Gilets jaunes » à l’automne 2018.

Les…

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Auteur: dev