Depuis 2017, l’État, c’est lui. Sous Macron, l’État, c’est d’abord et avant tout Macron, ce chef muré dans sa verticalité sans l’aval duquel rien ne se décide ni ne se fait – car telle est sa conception « jupitérienne » du pouvoir.
Et le moins qui se puisse dire est que c’est, dans mainte et mainte circonstance, un État fort, dont la main ne tremble pas lorsqu’il s’agit de perpétrer quelque nouvelle brutalité, ou quelque nouvelle violence, fût-elle d’abord symbolique – pour ajouter par exemple un peu plus d’islamophobie étatique à l’islamophobie étatique en interdisant aux élèves musulmanes de porter un vêtement jugé contraireà l’esprit de la sacro-sainte République sous laquelle pavoise depuis de longs mois, parmi d’autres éminences, et en toute tranquillité, un ministre de la Justice renvoyé en procès pour « prise illégale d’intérêts », mais convenablement costumé.
Cependant, il peut aussi arriver – reconnaissons-le honnêtement – que ce rugueux État se fasse bien plus coulant. Ainsi, quand les concessionnaires des autoroutes engrangent d’immenses bénéfices aux frais de la collectivité, le pouvoir macroniste se montre soudain beaucoup moins prompt à sévir contre ces profiteurs qu’il n’est rapide à réprimer le port de l’abaya. Le ton, soudain, se fait beaucoup moins comminatoire : loin d’édicter une règle pour interdire un tel gavage, le ministre des Finances, l’inénarrable Bruno Le Maire, déclare plutôt qu’il « étudie l’option » d’une nouvelle taxation des sociétés autoroutières.
Face aux concessionnaires autoroutiers, le ton se fait beaucoup moins comminatoire.
En attendant, le gouvernement, décidément perclus de tolérance pour les profitards du bitume, encourage très activement la construction de nouvelles autoroutes, comme l’A69, longue de 54 kilomètres, qui reliera Castres (Tarn)…
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Auteur: Sébastien Fontenelle