TERF, Queer, et métaphysique du genre — Guillaume SUING

Ostende, Belgique, il y a quelques mois : une militante féministe (à qui j’ai le bonheur d’être marié), enceinte, sortait scandalisée d’une conférence sur les politiques publiques de la petite enfance : discutant à l’issue du débat avec une députée de gauche au parlement belge sur l’importance d’un allongement du congé maternité, celle-ci s’était insurgée : « c’est une revendication d’extrême droite ! »

Il faut le savoir : Dans le logiciel du féminisme « deux point zéro », congé maternité signifie « pause » prolongée dans la « carrière », « rester plus longtemps au foyer ». N’est-il pas préférable alors, en effet, puisque le lait en poudre « libère » les femmes de « l’aliénant » allaitement maternel, d’allonger plutôt le congé paternité sans toucher au congé maternité, voire en le réduisant ? Mieux : N’est-il pas préférable après tout, par « respect pour la planète » puisque chaque naissance augmente notre « bilan carbone », de ne pas faire d’enfants du tout ? Pour le féminisme bourgeois, les femmes doivent s’émanciper non pas de l’exploitation capitaliste, mais de la maternité elle-même, aliénation « sexiste », « mammalienne », « essentialiste », « patriarcale ».

« Le conflit : la femme et la mère » : tel était le titre du best-seller de la célèbre femme d’affaire Elisabeth Badinter il y a dix ans… Ce paradigm – disons – « maternophobe », désormais courant en occident, cache mal le système qu’il défend objectivement, sous ses apparences émancipatrices : les EU, sans aucun congé maternité, seraient ainsi le pays le plus progressiste tandis que les pays du camp socialiste, avec leurs congés maternité d’un an payés cent pour cent du salaire avec maintien du poste, étaient jadis logiquement les plus réactionnaires…

Ces dernières années, alors que grandit la voracité impérialiste occidentale sur le monde, la superstructure de notre système s’adapte d’autant plus volontiers aux « nouvelles idéologies de gauche » que celles-ci servent secrètement ses intérêts géostratégiques : cherchant toujours un large consentement local à l’agressivité de sa mondialisation, le système voile son incurable suprématisme d’une nouvelle doxa : hier il prétendait « éclairer », « civiliser le monde », aujourd’hui il lui donne (verbalement) des leçons de tolérance et d’ouverture, de parité, d’écocitoyenneté face aux « pollueurs féodaux » plus ou moins…

La suite est à lire sur: www.legrandsoir.info
Auteur: Guillaume SUING Le grand soir