Terminé la tondeuse ! Cet artisan remet la faux à la mode

Durbuy (Belgique), reportage

Au fond du jardin, parsemé d’îlots de végétation propices à certaines espèces, Peter, béret sur la tête et chemise à carreaux sur le dos, se livre, sous un fin rideau de pluie, à une démonstration de fauchage à la faux. D’abord avec un manche ardennais qu’il a conçu lui-même. « Je l’aime bien, il est droit donc plus facile, un peu archaïque », dit-il. Puis avec un modèle autrichien, « plus adapté pour la montagne ». D’un geste rapide et assuré, le faucheur trace des arcs devant lui, balance son buste de droite à gauche, le coude légèrement plié. Le métal caresse l’herbe qui, instantanément, courbe l’échine. Passé cinq minutes, Peter arrache une touffe d’herbe, essuie sa lame, qu’il aiguise avec une pierre, toujours mouillée. « En Belgique, les anciens rajoutaient du vinaigre fait maison, l’acidité augmentant le mordant de la pierre », raconte Peter.

De son atelier, le faucheur sort un tabouret spécial, à l’assise arrondie, une enclumette à tête large plantée au bout. Il prend place, pose sa lame sur le métal et commence à marteler le biseau. Il alterne ensuite avec le modèle portatif à tête étroite, qu’il enfonce directement dans la terre. « Quand le métal bouge un peu, c’est que c’est bon », commente-t-il. Cette technique, appelée « battage », permet de maintenir le tranchant de son outil.

L’homme et la faux

Depuis 2010, Peter de Schepper organise des stages de fauchage pour des groupes de huit personnes, chaque année de mai à septembre, et ce dans toute la Wallonie. Particuliers possédant un carré de pelouse, indépendants en parcs et jardins, paysans cultivant quelques hectares de terre, groupes de citoyens créant un jardin-forêt… Le profil des stagiaires varie, les âges aussi.

Avec son épouse, Christina, ils vendent également du matériel de fauchage, majoritairement importé d’Italie et d’Autriche, deux pays réputés pour…

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