Terroristes

La semaine dernière, le spécialiste de la contre-insurrection Jérémy Rubenstein s’intéressait dans nos pages à la manière dont nous pouvons qualifier, ou non, une « action terroriste ». Cette semaine, Alessandro Stella revient sur cet étrange vocable qui sature nos représentations et nos discours : le terrorisme. Sous la forme d’une mise au point succincte, l’historien propose de revenir sur l’automatisation, parfois schizophrénique, des usages de cette catégorie, répondant à des enjeux profondément culturels et politiques.

Depuis le 7 octobre 2023, quand les militants du Hamas et d’autres groupes de la résistance palestinienne ont percé à différents endroits les murs du ghetto-prison à ciel ouvert qui les enfermaient depuis 17 ans, pour ensuite tuer 1200 Israéliens entre militaires et civils et en enlever 240, le monde entier est sommé de qualifier ces actes de terroristes. Qui ne le ferait pas se rendrait complice desdits terroristes et cloué au silence et à l’infamie publique.

Cela tombe sous le sens que tuer non seulement des soldats mais aussi d’autres hommes, des femmes, des enfants, est une action terroriste. Selon le dictionnaire Larousse : « terrorisme est un ensemble d’actes de violence (attentas, prise d’otages, etc.) commis par une organisation pour créer un climat d’insécurité, exercer un chantage sur un gouvernement ou satisfaire une haine à l’égard d’une communauté, d’un pays, d’un système ».

La signification du terme terrorisme est claire et ne souffre d’aucune ambiguïté : c’est bien plus que faire peur, c’est inspirer la terreur chez autrui, chez l’ennemi désigné. Suivant cette définition, il va de soi que les actions commises le 7 octobre 2023 par la Résistance palestinienne ont été des actions terroristes. En même temps, il devrait aller de soi de qualifier les bombardements indiscriminés de l’armée israélienne sur Gaza, qui, depuis le…

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Auteur: dev