T’es écolo, mais t’as un smartphone ?


N’importe quel militant altermondialiste a déjà, à un moment ou un autre, entendu cet argument fallacieux. On ne serait pas légitime à critiquer un système dès lors qu’on y prendrait part de près ou de loin. Il s’agit pourtant d’un non-sens absolu, et ce à plusieurs égards.

Ce genre de rhétorique est un parfait exemple de manipulation : une personne dénonce un problème de fond et son interlocuteur évite d’y répondre en détournant l’attention sur un sujet différent. Pour autant, il n’empêche que l’exposé de départ n’avait rien de faux et n’a pas été résolu.

S’en prendre au messager plutôt qu’au message

Lorsque vous critiquez quelque chose, si vous n’êtes pas irréprochable – mais peut-on l’être vraiment ? – , il y a fort à parier que votre interlocuteur pointe votre manque de cohérence. Dans une certaine mesure, ce raisonnement peut s’entendre, mais il est aussi extrêmement limité.

D’abord parce que personne n’est parfait et que notre humanité nous confère des faiblesses. Il est, ensuite, beaucoup trop facile d’imputer la responsabilité d’un système défaillant à une personne qui ose le remettre en cause, quand bien même elle en ferait elle-même partie.

Comme si le capitalisme voulait simplement dire “avoir de l’argent” alors que le capitalisme est un système économique basé sur la maximisation des profits, la possession des outils de travail, et l’exploitation des travailleurs. Rien à voir avec le simple fait d’avoir de l’argent.

Si l’on prend l’exemple du capitalisme, chacun d’entre nous naît dans ce système. Il est donc impossible de s’y soustraire complètement. Ou bien il faudrait se retirer de la société et vivre en ermite, exclu de tous. Et là encore, on peut s’interroger sur notre capacité d’agir pour le changer avec une telle marginalité. Toutefois, certains tentent l’expérience et l’apprécient.

Un système auquel on ne peut échapper

Or, il est absolument injuste de blâmer un individu en tant que tel pour une situation dans laquelle il est né et de laquelle il ne peut être tenu responsable. On peut ici bien sûr parler du capitalisme, mais cette réflexion doit aussi s’étendre à divers domaines plus spécifiques.

Si l’on prend par exemple le secteur de la technologie : renoncer à avoir un smartphone ou un ordinateur devient extrêmement compliqué dans notre civilisation occidentale. C’est le système qui a créé un besoin au point de rendre la possession de tels objets quasiment indispensable pour être…

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Auteur: Victoria Berni