Test Covid : « Est-ce que cela a du sens de rendre les résultats sept jours plus tard ? »

Manque de produit réactif, journées interminables, peur de faire des erreurs : une technicienne de laboratoire pris dans la course aux tests Covid raconte son quotidien et livre ses doutes.

« Il y a 6 mois, on nous applaudissait tous les soirs à 20 h. Aujourd’hui, quand on voit notre salle d’attente, on se demande comment il peut y avoir autant d’agressivité et de haine.

Mon métier est l’un des métiers invisibles de la santé. Je suis technicienne de laboratoire dans un petit hôpital public à une centaine de kilomètres de Paris. Mon travail consiste, en résumé, à effectuer des analyses médicales que les médecins demandent : des prélèvements sanguins, des analyses d’urines, de selles…. Une fois que les tubes sont prélevés, on leur fait subir des traitements, on les passe dans des machines, on obtient des résultats dont on vérifie la cohérence, et on prévient les médecins quand il y a quelque chose de pathologique.

Nous avons commencé à effectuer des tests PCR pour détecter la Covid-19 au mois de mai. À la fin du confinement, les gens n’osaient pas sortir, avaient très peu de contacts entre eux : il y avait donc très peu de tests à effectuer. Au mois de juin, les opérations courantes de l’hôpital, mises en suspens pendant le confinement, ont repris pour les patients qui ne pouvaient plus attendre. En juin, l’Agence régionale de santé (ARS) a décidé de mener quatre jours de tests en « drive ». Nous devions rendre les résultats dans les 24 h. Nos journées se sont rallongées. Le dépistage massif était lancé.

Manque de réactif

À partir du mois de juillet, nous avons commencé à manquer de produit réactif nécessaire pour analyser les prélèvements. Parallèlement, de plus en plus de personnes étaient testées positives. Donc de plus de plus de personnes devaient effectuer un test. Certaines parce…

Auteur : Simon Gouin
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