Théories du fascisme allemand

L’articulation de la technique, de la nature, de la nation et de la guerre – leur mystification réciproque où l’une devient l’expression de la grandeur des autres – n’a pas fini de rejouer le vieux piège bourgeois par lequel la Guerre doit s’entendre plutôt comme une initiation métaphysique et un art absurdiste où brûler toutes énergies récalcitrantes que comme l’enjeu même, dans sa définition, de l’antagonisme effectif : de quel antagonisme la guerre est-elle la déclaration ? La bellicosité sera-t-elle de celles qui jettent les fictions identitaires stato-nationales les unes contre les autres sous l’œil olympien demeuré intact d’un Capital indifférent ? Sera-t-elle, au contraire, de celles qui, par la magie du vieux « truc » marxiste, dévoilera pour nous sous « la-guerre » une guerre bien moins extatique, et bien plus sobre, la bonne vieille lutte des classes du quotidien, la guerre civile des formes de vie dressées contre l’économie et son désastre ? Il va sans dire que si la seconde n’est pas affirmée rapidement contre la première, la première risque de venir bientôt remplacer la seconde.
Quoi qu’il en soit, le vocabulaire omniprésent de la martialité (et du « réarmement »), qui hante le macronisme comme un mauvais désir, exige peut-être de nous des vigilances sémantiques que la désarmante rigueur de Walter Benjamin nous permet de réapprendre.

Nous rééditons, ce lundi, une traduction d’un texte de Walter Benjamin déjà paru en 1991 dans le numéro 13 de la revue Lignes. On trouvera ici la version originale accompagnée de l’introduction de Beck et Stiegler.

THÉORIES DU FASCISME ALLEMAND

(à propos du collectif Guerre et Guerriers édité par Ernst JÜNGER)

Léon Daudet, fils d’Alphonse, lui-même écrivain significatif, leader du Parti Royaliste de France, donna un jour dans son « Action Française » un compte rendu sur le Salon de l’Automobile, lequel compte…

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Auteur: dev