Jacques-Alain Marie, dans ces Thèses, établit la nécessité de prendre la compétence très au sérieux : il la traite comme un concept. Après la publication en novembre 2023 des thèses n° 1, 3, 4, 5, 6 et 7 (voir ici et ici), des thèses n° 8, 9, 10 et 11 en janvier 2024 (voir ici) et de la thèse n° 16 récemment (voir là), nous publions aujourd’hui, après un petit rappel de la « situation », la thèse n° 18 – dite « thèse de la menschenlenkung » ou « thèse de Leipzig ».
Des enseignantes et enseignants du supérieur, suite aux avis récents prononcés par l’organisme « indépendant » Hcéres, commencent à prendre conscience de ce qu’impliquerait pour l’université la déclaration d’objectifs de compétences intégrés à des référentiels pilotés gouvernementalement (capture) .
Or c’est ce à quoi on cherche très activement à les obliger actuellement : des ingénieurs « pédagogiques » (à l’Université de Rennes 2 par exemple) voire « technopédagogiques » (à celle de Besançon) mettent en place des dispositifs pour « appuyer » le passage vers l’approche par compétences des cursus universitaires.
Et peut-être que les enseignantes et enseignants des écoles maternelles et primaires, qu’on a contraints depuis 25 ans à l’approche par compétences pour des raisons qu’on leur a présentées comme « pédagogiques », vont par cet effet d’éclairage retour, venu de l’autre extrémité de l’édifice scolaire, comprendre un peu plus distinctement pourquoi – subitement, au début des années 2000 – il devint si urgent d’introduire cette notion de compétence dans les écoles et d’appréhender par cette approche nouvelle le travail (et le comportement) de leurs petits élèves.
La compétence est le nom d’un projet pédagogique-politique étendu à l’ensemble de la société. Il court de la maternelle à l’université (ce qu’on commence à entrevoir) :…
Auteur: dev