Thierry, « handicapé fraudeur » à qui la CAF réclame 30 000 euros parce qu'il est en couple

Après des années de discussions politiques, le droit à l’allocation adulte handicapé est enfin calculé indépendamment des revenus des conjointes et conjoints des personnes handicapées. C’est ce qu’on appelle la « déconjugalisation » de l’AAH, en vigueur depuis octobre 2023.

Cela n’a pas empêché la Caf de réclamer il y a quelques mois à Thierry, allocataire de l’AAH, plus de 30 000 euros de remboursement parce qu’il avait vécu avec une femme de 2021 à 2023. L’homme s’est aussi vu qualifié de fraudeur. Il témoigne de son histoire, celle de « l’handicapé “fraudeur » de la Caf », comme il le dit ironiquement.

« Je suis en situation de handicap depuis dix ans et à ce titre je perçois l’AAH, d’environ 800 euros au début jusqu’à 950 euros environ par mois depuis cette année. Je vivais seul avec ma maladie jusqu’en 2021, année où j’ai rencontré ma compagne. Nous venons d’avoir un bébé. Quand nous nous sommes rencontrés en 2021, c’était le début de notre relation, nous ne savions pas si elle allait durer. Nous avions deux comptes bancaires séparés. Mais avec cette personne, ma vie a changé. Elle m’apporte énormément de courage et d’espoir. J’ai même créé ma micro-entreprise. »

Avec l’activité de sa micro-entreprise, Thierry gagne aujourd’hui en moyenne quelques centaines d’euros de chiffre d’affaires par mois, desquels 25% sont prélevés pour les cotisations de l’Urssaf. « Et on m’enlève une partie de l’AAH en fonction du chiffre d’affaires mensuel de mon entreprise. Financièrement, cette activité ne m’apporte donc pas grand chose. Mais je travaille quand même car ça me fait du bien. Cela permet de rencontrer des gens, de me resocialiser. Même si je trouve qu’en termes financiers, ce système…

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Auteur: Rachel Knaebel