Dans la continuité de sa tribune sur la santé mentale, Laura Tournand souhaite avertir sur les contenus suicidaires postés par des adolescents sur TikTok. Tribune.
Le suicide chez la nouvelle génération prend les allures d’une « trend » qui doit nous alerter, alors que des chercheurs pointent l’impact de la plateforme sur la santé mentale des adolescents et leur construction personnelle.
Dans un contexte où la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) rapporte une augmentation «massive» des hospitalisations d’adolescentes et de jeunes femmes, c’est à la société toute entière de s’emparer de ce sujet. Démonstration avec la tribune de Laura Tournand, citoyenne engagée.
[Attention / contenus sensibles : cet article contient des extraits photos suggérant la détresse extrême et/ou des blessures auto-infligées chez des personnes mineurs]
Tribune
Deux jours. Il ne m’aura fallu que deux jours sur TikTok pour voir l’indicible.
Des adolescents, des mineurs, s’y exposent dans une mise en scène glaçante de leur détresse psychique. On y voit des bras lacérés, des visages scarifiés, des séjours en hôpital psychiatrique filmés comme des vlogs, et même des lettres d’adieu filmées en silence, soigneusement pliées.
La scarification, sous l’apparence d’un effet de mode, devient également une addiction. Un langage du corps quand les mots ne suffisent plus.
Il y a aussi, plus insidieux, ces tutoriels déguisés pour “en finir”, évoquant sans détour la pendaison, le saut d’un pont, le passage sous un train.
« TikTok n’a pas inventé la souffrance. Mais il en a fait un produit d’appel, un moteurd’engagement, un fil sans fin de douleur algorithmique ».
TikTok n’a pas inventé la souffrance. Mais il en a fait un produit d’appel, un moteurd’engagement, un fil sans fin de…
Auteur: Mr Mondialisation