Tiphaine Auzière, « éditorialiste » : la nouvelle farce d’Europe 1

Europe 1 n’arrête pas le progrès : après le recrutement de Louis de Raguenel (Valeurs actuelles) à la direction (adjointe) du service politique, voici que Tiphaine Auzière se voit accorder plusieurs « cartes blanches » sur la radio Lagardère. « L’effrontée » qui faisait la Une de Paris Match le 7 octobre en compagnie de sa mère, Brigitte Macron, commentait le 15 octobre sur Europe 1, en toute indépendance, les annonces d’Emmanuel Macron.

C’était le 15 octobre dans l’émission « Europe Soir ». La chronique « Carte blanche », offerte chaque soir par Julian Bugier – également joker et futur monsieur JT du 13h de France 2 – tombait ce jour entre les mains d’une nouvelle éditorialiste. Tiphaine Auzière, présentée avec tous les atours attendus de la déférence journalistique, mais avec un oubli de taille : le présentateur omet de préciser… qu’elle est la fille de Brigitte Macron.

Fâcheux manquement pour la profession journalistique, qui ne manque pourtant jamais l’occasion de signaler la plus petite proximité partisane de chercheurs ou de journalistes avec la galaxie de gauche (radicale). Mais il est sans doute des diables de détails trop embarrassants ; a fortiori quand « l’éditorialiste » est présente ce jour-là pour assurer le service après-vente du couvre-feu, imposé la veille au soir par Emmanuel Macron à la populace indisciplinée des métropoles. Qu’à cela ne tienne, Julian Bugier s’arrange avec le « détail » d’un coup de micro magique :

Julian Bugier : Avec d’abord la carte blanche de l’un de nos éditorialistes, un coup de griffe ou un coup de cœur sans détour. Et ce soir, c’est l’avocate et femme engagée Tiphaine Auzière qui est avec nous. Bonsoir Tiphaine ! Alors ce soir c’est un coup de cœur, pour dire ça comme ça, pour l’intérêt général. Vous faites partie de ceux qui pensent qu’il faut sacrifier une partie de ses llibertés pour l’intérêt général.

En catimini donc, le plaidoyer fait rêver, et Tiphaine Auzière n’aura pas eu à s’exercer trop longtemps pour maîtriser les grosses ficelles de l’éditocratie : après avoir cité Nicolas Bedos, et avant de juger la conclusion du Président « très intéressant[e] », elle s’interrogeait : « Est-ce que vivre pour soi ce n’est pas condamner l’autre ? Et ça renvoie aussi à la théorie d’Hobbes : l’homme est un loup pour l’homme. » De quoi faire tomber l’ancien chroniqueur-philosophe d’Europe 1 Raphaël Enthoven en pâmoison, illico presto. Ce dernier ne renierait sans doute d’ailleurs rien des leçons de…

Auteur: Pauline Perrenot Acrimed
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