Le 26 avril 2021, la société transnationale française (TNC) Total a annoncé, « Compte tenu de l’évolution de la situation sécuritaire dans le nord de la province de Cabo Delgado au Mozambique, Total confirme le retrait de tout le personnel du projet de GNL du Mozambique du site d’Afungi. Cette situation conduit Total, en tant qu’exploitant du projet de GNL au Mozambique, à déclarer la force majeure. »
Notre analyse de la phrase “force majeure” est que Total cherche à se libérer de ses engagements et à se retirer de ses contrats avec ses sous-traitants, dont beaucoup sont locaux. Avec l’annonce de « force majeure », la multinationale peut prétendre qu’elle n’est pas responsable du respect des termes de ses contrats, mais qu’elle conserve les avantages d’être concessionnaire du projet.
Un communiqué de presse de l’Institut national du pétrole du Mozambique a confirmé la situation des contrats et obligations de Total en déclarant: «Avec l’interruption temporaire des opérations, Total ne pourra pas, pendant cette période, se conformer aux obligations contractuellement assumées et pourra également suspendre ou résilier d’autres contrats avec d’autres fournisseurs de biens et / ou de services, en fonction de la durée de l’interruption … Nous précisons que Total n’a pas abandonné le projet, il reste concessionnaire et opérateur, avec tous les droits, devoirs et obligations liés à ce statut… »(traduit du Portugais).
Malheureusement, Total et les autorités omettent de mentionner ce qui arrivera aux communautés agricoles qui ont déjà été déplacées et dépossédées pour construire le parc de GNL d’Afungi, qui n’ont toujours pas reçu les terres qui leur ont été promises et qui restent sans moyens de subsistance. Ils ne peuvent plus attendre, d’autant plus qu’il est probable que le site soit inactif pendant plus d’un an. Leur survie est en jeu. Ni Total ni le gouvernement ne semblent avoir fait de plan pour eux.
Total et les autres STN impliquées dans l’exploitation du gaz ont déjà fait des ravages à Cabo Delgado. La population de la province a énormément souffert. Total a causé la perte de moyens de subsistance des communautés locales, en raison de l’accaparement des terres pour le projet gazier et toutes ses industries secondaires, et a bloqué l’accès à l’océan pour les pêcheurs qui ont été jetés à l’intérieur des terres et laissés sans moyens de subsistance. On leur a promis des emplois dans l’industrie qui ne se sont pas…
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Auteur: Marion Cubizolles