Total et le climat : vers une assemblée générale mouvementée

Total sera-t-il contraint de revoir sa copie en matière de lutte contre le changement climatique ? La réponse sera en partie donnée ce vendredi 28 mai lors de son assemblée générale. La major pétrolière y proposera notamment le renouvellement du mandat de son président-directeur général, Patrick Pouyanné, et sa nouvelle dénomination, TotalEnergies. Une stratégie climat sera soumise « pour vote consultatif » aux actionnaires, mais une trentaine d’entre eux ont déjà annoncé qu’ils voteraient contre.

Si « cette assemblée est vécue par le groupe comme une validation de la part des actionnaires, un point d’orgue de sa mue et des projets industriels engagés depuis des années », comme l’expliquait début mai à Reporterre Francis Perrin, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) ; il n’y a pas vraiment de « mue ».

C’est ce qu’a révélé Reporterre dans une récente enquête : avec cette stratégie, Total s’enferre dans les énergies fossiles et prévoit d’en augmenter sa production de 15 % d’ici à 2030. La major pétrolière ne s’aligne pas sur une trajectoire de limitation du réchauffement à 1,5 °C comme le stipule l’Accord de Paris, puisqu’elle mise sur une production toujours plus massive d’énergie, refuse d’abandonner le pétrole et est de plus en plus accro au gaz.

Sous pression, Total dépose sa propre résolution

Si l’assemblée générale s’annonce mouvementée, l’entreprise pétrolière, qui a répondu par courriel aux sollicitations de Reporterre, dit vouloir permettre aux investisseurs d’exprimer leur avis sur la stratégie en matière de transition énergétique vers la neutralité carbone qu’il a arrêtée pour la société, « tenant compte de certaines attentes exprimées en ce sens ».

Une référence au psychodrame qui a secoué l’entreprise il y a un an. En avril 2020, onze investisseurs, emmenés par la Banque postale Asset Management, le Crédit mutuel et Meeschaert, avaient déposé une résolution en assemblée générale extraordinaire à Total, dans le but de « modifier ses statuts pour renforcer la contribution de son modèle économique à l’atteinte de l’Accord de Paris sur le climat ». Le 29 mai 2020, ce sont finalement 16,8 % des actionnaires de Total qui avaient voté en faveur de la résolution climat. Une première, très mal vécue chez Total.

Le président-directeur général de Total, Patrick Pouyanné, en visite à l’École polytechnique en 2017. © Flickr/CC/École…

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Auteur: Alexandre-Reza Kokabi (Reporterre) Reporterre