TotalEnergies n'a pas payé d'impôt sur les sociétés en France depuis deux ans

Lors de la dernière réunion du G7, en Allemagne du 25 au 28 juin, Emmanuel Macron a fustigé les « profiteurs de guerre », ces entreprises qui profitent du contexte économique et géopolitique et de l’envolée des prix pour faire « des superprofits ». Pourtant, à la demande du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, les députés soutenant le président de la République se sont opposés aux propositions instaurant une taxe sur ces bénéfices exceptionnels réalisés par les grandes entreprises énergétiques ou des transports.

Après avoir réalisé 14 milliards d’euros de profits en 2021 (40 % de plus qu’en 2019), TotalEnergies annonce ce 28 juillet avoir réalisé plus de 17,7 milliards d’euros de profits (18,8 milliards de dollars) sur le seul premier semestre 2022. Soit presque trois fois plus que sur le premier semestre 2021.

Voilà des résultats mirobolants battant les records précédents. Voilà des résultats mirobolants battant les records précédents. En parallèle, le groupe TotalEnergies n’a pas payé un seul euro d’impôt sur les sociétés en France en 2020 et 2021.

Quels sont les « superprofits » réalisés par Total ?

« Y a-t-il des superprofits ? Je me méfie de ces mots », s’est exclamé Bruno Le Maire à l’Assemblée nationale pour convaincre ses députés de rejeter toute idée de taxer les gigantesques profits réalisés par les grands groupes de l’énergie et des transports.

Ces superprofits sont des profits d’aubaine réalisés sans qu’ils ne résultent d’investissements nouveaux, ni même d’une transformation de la production ou du niveau des ventes d’un grand groupe. Ils ne sont le fruit d’aucun effort ou prise de risque particuliers.

Comme la plupart des grands énergéticiens, TotalEnergies profite de l’inflation dans le secteur de l’énergie, entretenue par la reprise économique mondiale d’après-pandémie et les pénuries sur les chaînes d’approvisionnement, et surtout par la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine.

Avec des coûts de production de pétrole et du gaz relativement fixes à court terme, les producteurs mondiaux bénéficient d’un accroissement sans précédent de leurs recettes tirées des activités de production. Les résultats des activités de négoce (physique et financier) sont aussi en forte croissance en cette période d’inflation et d’instabilité sur les marchés mondiaux.

Enfin, généralement jugée peu rentable, l’activité de raffinage dégage désormais des marges plus généreuses : chez TotalEnergies,…

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Auteur: Maxime Combes