« Toujours le sourire, à nous demander comment ça va » : les éducateurs de rue, « super-héros » du quotidien

Aller vers les jeunes de 11 à 25 ans, c’est le cœur du métier d’éducatrice ou d’éducateur de prévention spécialisée, communément appelé éducateur de rue. C’est aussi ce qui différencie l’éducatrice de prévention spécialisée de l’animatrice de centre social, qui reçoit des jeunes le plus souvent confiés par leurs parents, pour une durée et des activités bien précises. L’éducateur de rue est en charge d’un secteur, qu’il doit assidûment fréquenter, au minimum en binôme, pour y rencontrer les jeunes qui y vivent.

C’est un véritable enjeu à Douai, commune de 40 000 habitants, voisine d’Hénin-Beaumont, englobée dans l’aire métropolitaine de Lille, près de 4 millions d’habitants, sur un espace transfrontalier entre la Belgique et la France. Au cœur de l’ancien bassin minier, Douai était considérée après-guerre comme la « capitale des Charbonnages » puisqu’elle en abritait le siège pour la région Nord-Pas-de-Calais. C’est aujourd’hui une histoire que l’on peut découvrir à une dizaine de kilomètres au sud-est de la ville, au Centre historique minier de Lewarde, mais qui ne fait plus vraiment mémoire chez les plus jeunes, sinon pour alimenter l’idée que tout ce qui pouvait faire la spécificité du pays a aujourd’hui disparu. « Ici il n’y a rien », les entend-on souvent dire « et le boulot, c’est Amazon ou Kiabi ». Cette dépréciation de l’environnement immédiat, malgré le riche patrimoine de la ville, sa « fête des Géants », son accès à Paris par TGV en une heure, à Lille en moins d’une demi-heure, est la marque de ce périurbain aux vocations indécises, où l’avenir ressemble à un ailleurs et où rester est vu parfois comme un échec.

Comme d’autres gloires déchues du monde industriel, Douai a vu sa population constamment baisser depuis les années 1970, pour se stabiliser et même croître à nouveau tout récemment. Comme à Saint-Étienne ou…

Auteur: Olivier Favier
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