Toujours très nombreux, les anti-pass montpelliérains amorcent une clarification

Dans la capitale languedocienne, la mobilisation a bravé fièrement la pause aoûtienne et débordé largement du périmètre imposé par le préfet. Un pôle anticapitaliste et antifasciste s’est clairement manifesté dans le cortège.

Des pluies diluviennes se sont abattu sur Montpellier jusque tard dans la matinée de ce samedi 7 août. Cette explication ne compte sûrement pas pour rien dans le tassement, bien relatif, du nombre de manifestants qui se sont regroupé sur la place de la Comédie à partir de 14 heures ; d’autant plus relatif que la réunion de huit mille personnes en plein mois d’août reste un fait historique remarquable. Cela sans oublier que la décision rendue jeudi par le Conseil constitutionnel a pu décourager ceux et celles qui, naïfs, croyaient à un recul possible par ce canal du formalisme institutionnel bourgeois.

Enfin, à tous ces éléments défavorables, il faut rajouter l’intimidation préfectorale. Comme partout en France, les autorités semblaient monter d’un cran dans la stratégie de la tension. À Montpellier, cela prenait la forme d’un parcours restreint, imposé au cortège par le nouveau préfet de choc fraîchement débarqué en ville. Il en aura été pour ses frais. En fin de cortège officiel, vers seize heures sur la Comédie, sept à huit cents manifestant ne voyaient aucune raison valable pour s’en tenir là. « Non mais, on crie “Liberté ! Liberté !” pendant deux heures, et on se laisse interdire d’aller où on veut, comme des moutons ?! » s’exclamait Clément.

Et cette troupe, très variée, à l’humeur Gilet Jaune, s’engageait forcément sur un itinéraire non autorisé en plein centre-ville. Des slogans tels que « Le pass sanutaire, on n’en veut pas ! Les flics et les patrons, on n’en veut pas ! », ou bien « C’est pas les soignants qu’il faut virer – C’est les gendarmes et les condés ! »  y avaient toute leur place. Plus déplacés, on entendit encore de très forts « La police avec nous ! », alternant avec le mieux approprié « On est là, on est là, même si… » au cours d’un sit-in tendu devant un cordon tout bleu barrant fermement le boulevard du Jeu de Paume.

Car les contradictions restent nombreuses au sein de ce mouvement anti-pass, qui agrège une diversité insensée de sensibilités, expériences et engagements. Incessamment martelé, le slogan « Liberté ! Liberté ! » ne suffit pas à parler clair, contrairement à l’apparence. Nous vivons un monde où la liberté peut aussi bien être…

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Auteur: Le Poing