Toulouse : ils marchent 4 jours contre l'autoroute A69

L’apparition des pelleteuses, à l’aube de l’automne, a fait grimper la tension d’un cran. Aux portes de Castres, dans la bourgade de Soual, des dizaines de tranchées quadrillent désormais de vastes champs. Creusées dans le cadre des fouilles archéologiques préventives, elles sont les premières balafres d’un chantier qui doit voir le jour dès 2023 : la construction d’une autoroute reliant Toulouse à la sous-préfecture tarnaise.

Le 21 octobre, les militants opposés à ce projet titanesque ont entrepris un pèlerinage de 54 kilomètres, qui s’achèvera le 24 octobre sur le parvis de la sous-préfecture castraise. Quatre jours durant, ils vadrouillent et campent sur le tracé envisagé pour l’A69. « Cette grande marche, à travers forêts et prairies, est l’occasion de prendre physiquement conscience de l’ampleur des futurs dégâts », témoigne à Reporterre Geoffrey Tarroux, du collectif La voie est libre.

Hasard de calendrier ? Au même moment, la Première ministre Élisabeth Borne avait annoncé une visite dans le Tarn pour tenir un discours, promis « fondateur », sur la transition écologique. « Quand on a appris ça, on s’est dit : “Victoire !” Elle va déclarer la nécessité impérative de renoncer au projet, ironise l’opposant. Leur faculté à assumer d’exceptionnelles contradictions me fascine. » Bien entendu, la locatrice de Matignon n’a pas annoncé la fin de l’autoroute ; elle a d’ailleurs annulé sa virée tarnaise, pour cause d’actualité parlementaire mouvementée. En 2019, alors ministre des Transports, elle avait d’ailleurs qualifié la future infrastructure de « priorité nationale », avant que Jean Castex ne valide le projet.

Des autorités indépendantes critiquent le projet

Alors où en est-on ? Aux yeux du collectif anti-A69, il y a urgence à agir. Le 16 avril, entre les deux tours de la présidentielle, le contrat définitif de concession a été signé par le groupe de travaux publics, NGE (Nouvelles générations d’entrepreneurs). Désignée par l’État, cette entreprise doit gérer la construction et l’entretien de l’autoroute en échange de la perception des péages. Or, celle-ci n’a plus qu’à obtenir l’Autorisation environnementale avant de démarrer le chantier.

La partie d’échecs semble toucher à sa fin… Deux récents rapports d’autorités indépendantes ont fait resurgir une lueur d’espoir : de quoi freiner l’obtention de la fameuse autorisation ? Les militants l’espèrent. Le 12 septembre, le Conseil national de…

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Auteur: Emmanuel Clévenot Reporterre