Tout comprendre à la réforme du lycée professionnel en 7 points

Le plus dur quand on veut dénoncer la réforme en cours dans le lycée pro, c’est qu’on parle d’un monde très méconnu.  Le saviez-vous ? C’est pourtant un jeune sur trois qui étudie dans la voie pro.  L’enseignement dispensé comporte à la fois des enseignements généraux et professionnels dans des branches de métiers définies, pour préparer les diplômes du CAP et du baccalauréat professionnel. 

Je suis professeure de lettres-histoire géographie en lycée professionnel, prof principale en 3ème Prépa Métiers. Je passe beaucoup de soirées à expliquer la différence entre l’apprentissage et le lycée pro, à raconter ce que j’y enseigne, à rassurer sur leur prétendu désintérêt de mes matières… à expliquer d’ailleurs ce qu’est la 3ème Prépa Métiers, pourquoi nous enseignons plusieurs disciplines…  Que non, je n’ai absolument pas de problème récurrent avec la notion de laïcité…  Bref, à casser des représentations.

Le lycée pro, à part ceux qui y travaillent et ceux qui y apprennent, personne ne le connaît vraiment. Personne ne sait ce qu’on y construit, ce qu’on y découvre, ce qu’on y répare. Ces jeunes sont mis à l’écart du débat public, et c’est bien le cœur du problème depuis le début.

Le lycée pro, à part ceux qui y travaillent et ceux qui y apprennent, personne ne le connaît vraiment. Personne ne sait ce qu’on y construit, ce qu’on y découvre, ce qu’on y répare

Aujourd’hui, une nouvelle grande réforme vient bouleverser notre institution, dans une relative indifférence. Quand par miracle on en entend parler, on ne comprend pas forcément le problème. Le gouvernement annonce vouloir répondre aux enjeux de l’insertion professionnelle et du décrochage en augmentant les périodes de stage de 50%, un développement de l’autonomie des établissements et le renforcement du lien école-entreprise : pourquoi s’en émouvoir ? Pourquoi s’émouvoir d’une réforme annonçant une augmentation de 50% des PFMP (Période de Formation en Milieu Professionnel : les stages), d’un développement de l’autonomie des établissements et d’un renforcement du lien école-entreprise ? Voici donc sept raisons de lutter contre la réforme de la voie professionnelle : 

1 – Parce qu’elle vient frapper une institution déjà au bord du gouffre.

Avant la réforme de 2009, le baccalauréat professionnel s’obtenait en 4 ans après le collège, 2 ans de CAP ou BEP puis deux ans de Bac pro. Le « bac pro 3 ans » a donc ni plus ni moins…

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Auteur: Rédaction Frustration Mag