Tout comprendre à l'effondrement de la biodiversité

Hélène Soubelet est directrice de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité.


Reporterre — Qu’est-ce que la biodiversité ?

Hélène Soubelet — C’est la diversité des êtres vivants sur Terre. Ce terme recouvre plusieurs dimensions : il y a bien sûr ce qu’on appelle la diversité spécifique, autrement dit le nombre d’espèces. On compterait ainsi entre 8 et 12 millions d’espèces, animales et végétales. Certaines recherches avancent des chiffres beaucoup plus importants, de plusieurs milliards, en comptant tous les micro-organismes – bactéries notamment – qui habitent dans les microbiotes des êtres vivants. De fait, seules 2 millions d’espèces ont aujourd’hui été décrites, et on en découvre tous les jours de nouvelles.

Il y a aussi la diversité des populations ou la diversité génétique. Au sein d’une même espèce, chaque individu est différent, nous ne sommes pas des clones. Cela est dû à une très grande variété des génomes. À l’inverse, certaines populations perdent en diversité génétique, et deviennent très semblables… donc plus vulnérables. Si un pathogène s’y développe, tous les organismes réagiront de la même manière et seront potentiellement tous affectés. On retrouve ce problème dans les élevages, où, du fait de la sélection, les animaux se ressemblent.

Au niveau plus global, il existe également une diversité des écosystèmes. Au-delà de ces différentes strates, une des dimensions essentielles de la biodiversité, ce sont les relations entre les êtres vivants et leur capacité à s’adapter, à évoluer en réponse aux différentes conditions de leur environnement. En tant qu’être humain, nous faisons partie de la biodiversité, et nous vivons, nous mangeons, nous respirons grâce à nos relations avec d’autres espèces. Sans cette biodiversité, nous disparaîtrions. C’est donc un ensemble complexe, difficilement modélisable et encore mal connu.

L’habitat naturel des binturongs (ici à la ménagerie du Jardin des plantes, à Paris) est menacé par la déforestation en Asie du Sud-Est. © Émilie Massemin/Reporterre

Pourquoi parle-t-on de biodiversité plutôt que de nature ?

Biodiversité, vivant, nature… ce sont des termes proches. D’un point de vue scientifique et politique, le terme de diversité biologique est apparu dans les années 1980 et a été inscrit en 1992 dans la Convention sur la diversité biologique. Le terme de biodiversité, qui en est la contraction, est plus global, avec l’idée que c’est un tout. Un tout…

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Auteur: Lorène Lavocat (Reporterre) Reporterre