Tout comprendre au scandale « Uber Files » en 5 points et 10 minutes

Début juillet, des journalistes d’investigation de plusieurs rédactions internationales, dont Le Monde et Radio France, ont relevé un ensemble d’informations sur la façon dont l’entreprise Uber s’est imposée violemment dans plusieurs pays, dont la France. Ces « Uber Files » reposent principalement sur une source, qui est aussi l’un des principaux acteurs de cette violence : Mark McGann, lobbyiste en chef de la zone Europe, Afrique et moyen-Orient chez Uber. Il raconte comment les lois ont été contournées, détournées avec, en France, l’aide précieuse du ministre de l’Economie de l’époque, un certain Emmanuel Macron. Ce dernier a rencontré en secret à de nombreuses reprises le PDG d’Uber et a manigancé la transformation de la loi en sa faveur. Mark McGann l’a ensuite aidé à récolter des fonds pour sa campagne présidentielle victorieuse de 2022. Tout comprendre sur ce scandale qui prouve une fois encore pour qui travaille le président, et qui raconte comment le capitalisme contemporain fonctionne : par la brutalité, l’influence et la corruption.

1 – Qu’est-ce qu’Uber a changé dans le monde du travail ?

L’entreprise Uber a été créée en Californie en 2009. Son concept est simple : plutôt que de salarier des taxis et de devenir une entreprise de transport, elle se contente d’être une plateforme en ligne qui met en relation des chauffeurs indépendants et des clients désireux d’accéder à un service moins cher. Ce modèle économique diminue considérablement la responsabilité sociale de l’entreprise, qui se contente de prélever une taxe sur les transactions en échange du service de mise en relation qu’elle propose. Elle n’entretient en théorie aucun lien de subordination avec les chauffeurs, qui sont leurs « propres patrons » et doivent s’assurer eux-mêmes contre les accidents du travail, les maladies, ne disposent pas de congés payés et doivent financer eux-mêmes leur outil de travail (véhicule et essence). C’est ça l’ubérisation : un processus de disparition du salariat au profit d’un rapport d’indépendance théorique permis par une application, c’est-à-dire l’irresponsabilité du patronat face à ceux qui restent, de fait, ses salariés.

L’ubérisation a représenté, ces dix dernières années, le cheval de Troie de la destruction de notre modèle social pour une partie de notre classe dominante qui souhaitait depuis un bon moment en finir avec les « blocages », « acquis sociaux » et autres manques de « souplesse » de notre…

La suite est à lire sur: www.frustrationmagazine.fr
Auteur: Rédaction Frustration Mag