« Tout le monde déteste les bassines » : dans les Deux-Sèvres, une grande manifestation pour protéger l'eau

La Rochénard (Deux-Sèvres), reportage

Le printemps donne de nouvelles couleurs à la mobilisation contre les mégabassines dans les Deux-Sèvres. Près de 7 000 personnes, selon les organisateurs, se sont rassemblées entre le 25 et le 27 mars à La Rochénard, pour s’opposer à la construction de réserves d’eau prélevée dans des nappes phréatiques, dites mégabassines, destinées à l’agriculture intensive. Un rassemblement parti d’un appel des organisations Bassines Non Merci, les Soulèvements de la Terre et la Confédération Paysanne.

Des manifestants arrivent à pied sur les lieux de la manifestation à cause des nombreux barrages routiers des gendarmes en amont. © Quentin Vernault / Reporterre

« Depuis le début, notre objectif est que cette problématique soit identifiée comme une problématique nationale, et c’est bien ce qu’on vit aujourd’hui, à deux semaines de l’élection présidentielle. Des gens sont venus de toute la France pour nous rejoindre », s’est félicité Julien Le Guet, porte-parole de l’organisation Bassines non merci, quelques heures avant le départ de la manifestation samedi après-midi. Si aucun candidat à l’élection n’était présent, des personnalités politiques, comme les eurodéputés Europe Écologie — Les Verts (EELV) Marie Toussaint et Benoît Biteau, le député La France insoumise (LFI) Loïc Prud’homme, ou encore le responsable du Parti communiste des Deux-Sèvres, Frédéric Giraud, ont répondu à l’appel. Et des opposants, pas forcément affiliés à des organisations, sont arrivés des quatre coins de la France, notamment via des bus affrétés au départ d’une quinzaine de villes.

Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines Non Merci. © Quentin Vernault / Reporterre

Difficile de faire émerger la lutte contre l’accaparement de l’eau dans une actualité marquée par le conflit en Ukraine. Pourtant, la situation ne saurait être une excuse pour en éclipser les enjeux. Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération Paysanne, a ainsi fustigé ceux qui, comme Emmanuel Macron, veulent revoir, au nom de la souveraineté alimentaire, la stratégie européenne « De la ferme à la fourchette », destinée à rendre l’agriculture plus durable.

« Nous ne sommes pas bêtement contre le stockage de l’eau ou contre l’irrigation, nous sommes contre ce que signifient les mégabassines, un modèle agro-industriel destructeur et prédateur. C’est dans la même logique que les farines animales, les OGM, les pesticides, qu’a essayé de nous…

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Auteur: Reporterre