Tout seul, on pleure. À deux, on parle. À cinq, on chante

Il n’y a pas que les médecins dans l’existence, il y a aussi Bashung. Prescriptions excellentes. « Je sens comme un vide, Remets-moi Johnny Kidd ». Voià. Simple, efficace, peu coûteux. En bref : élégant. Ce n’est pas forcément que ça console, le rock’n’roll, mais ça revitalise. Je sens comme un vide, oui : c’est sûr, on commence à en avoir vraiment besoin. Parce que, tous comptes faits et quoi qu’il en coûte, ce n’est pas juste une drôle de vie qu’on nous inflige sur ordonnance. C’est une transformation de nos valeurs, une réorientation de nos désirs, qui est en train d’avancer, comme naturellement.

Lire aussi Pierre Rimbert, « L’axe de la terreur », Le Monde diplomatique, novembre 2020.

Il importe peu que M. Macron ait oublié la culture dans sa dernière adresse aux Français. C’est même rafraîchissant. Ce n’est sans doute pas tous les jours que le chef de l’État est d’une aussi belle franchise. Il n’importe pas davantage que M. Castex, dans la foulée, au moment de détailler les ordres, oublie d’inviter Mme Bachelot aux côtés des « vrais » ministres qui s’occupent des affaires sérieuses, J.-M. Blanquer, G. Darmanin, etc. C’est la logique même du serviteur. Il semble qu’il y ait eu un conseiller quelconque pour signaler qu’après l’allègre silence de M. Macron, un friselis de mécontentement avait fait onduler la sphère culturo-artistique, poliment certes, mais quand même, un friselis. Mme Bachelot fut donc conviée in extremis. Sur ses trois minutes d’allocution peinée, elle rappela, avec une originalité rare, que « La culture, c’est de l’émotion, c’est de l’amour », et, dans la même phrase, que « c’est aussi un secteur économique puissant ». Tiens donc, l’argument massue. Confinement oblige, les salles ferment, d’où annonce de soutien financier et hommage à l’État, qui a su prendre des…

Auteur: Evelyne Pieiller
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