Trains : la Provence veut passer à la grande vitesse

Dans sa volonté de relancer le TGV, le gouvernement Macron avance à toute allure. En région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), le dossier de la ligne de train à grande vitesse (LGV) entre Nice et Marseille, en passant par Toulon, qui se concrétise. Le lundi 28 février, Jean-Baptiste Djebbari, le ministre délégué chargé des Transports, a signé un protocole de financement avec la SNCF et les collectivités territoriales.

La liaison Nice-Marseille en TGV existe déjà, mais elle se fait à l’allure d’un simple TER en raison d’infrastructures inadaptées aux vitesses élevées. D’où ce projet de nouvelle ligne Provence Côte d’Azur, censé « permettre d’améliorer la régularité des trains et d’en augmenter l’offre pour l’ensemble de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur », a justifié dans un communiqué le ministère de la Transition écologique.

Les phases 1 et 2 du projet, « dont le montant total s’élève à 3,5 milliards d’euros  » selon le ministère, comprennent la création d’une gare TER / TGV à proximité de l’aéroport de Nice, d’un réseau express métropolitain autour de Toulon, ou encore de grands travaux à la gare de Marseille Saint-Charles qui impliquent la création d’un tunnel sous la ville. Ces travaux devraient commencer en 2024 et pourraient durer jusqu’en 2035. Ils sont préalables aux phases 3 et 4, qui correspondent grosso modo aux rails du futur TGV, lesquelles ne font pas l’objet du présent protocole de financement.

En vue de la réalisation des deux premières phases, une enquête d’utilité publique a été réalisée et s’est terminée lundi 28 février, jour de la signature de Jean-Baptiste Djebbari. L’occasion pour certains usagers, dont Reporterre a pu consulter les contributions, de manifester leur envie de pouvoir bénéficier d’une offre ferroviaire plus importante et plus rapide, dans une région où les trains sont les plus en retard. D’autres ont exprimé leur désarroi face aux coûts écologiques de ce projet.

Trou béant à Marseille

Pour plusieurs organisations écologistes comme le collectif Stop LGV Sud Sainte Baume, ce projet ne répond pas, en effet, « à l’urgence de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre » et ne peut donc être considéré comme d’utilité publique. « Le tunnel sous Marseille, qui devrait faire plus de 8 km, nécessite l’extraction de 1,8 million de mètres cubes de déblais pour un coût carbone de 860 000 tonnes de CO2 », dénonce auprès de Reporterre Didier Cade,…

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Auteur: Alexandre-Reza Kokabi (Reporterre) Reporterre