Transat Jacques Vabre : plus rapide, plus polluante

Dimanche 7 novembre, 79 bateaux s’élanceront du bassin Paul Vatine, au Havre (Seine-Maritime), direction Fort-de-France en Martinique pour la 15ᵉ édition de la Transat Jacques Vabre. Une course au large créée en 1993, qui emprunte la route des marchands de café du XVIIᵉ siècle. L’inspiration s’arrête là : matériaux composites, électronique embarquée, prévisions météo réactualisées… Les 158 navigatrices et navigateurs engagés en duo dans la course manœuvreront des embarcations ultra-sophistiquées qui n’ont plus rien à voir avec les imposants trois-mâts de l’époque.

Au détriment de l’environnement ? La construction d’un navire de course n’est neutre ni financièrement, ni écologiquement. La flotte au départ de la Transat compte 79 bateaux répartis en quatre classes : les Class40, des monocoques de 12 mètres de long, dont la construction coûte de 665 à 850 000 euros ; les Ocean Fifty, des monocoques de 15 mètres, coûtant entre 2 et 3 millions d’euros ; les Imoca, des monocoques de 18 mètres à 7 à 8 millions d’euros.

Des bateaux neufs à 10 millions d’euros

Et les plus médiatiques, les Ultimes, des multicoques géants de 32 mètres dont le prix peut atteindre 10 à 12 millions d’euros. Pour chacun d’entre eux, « près de huit tonnes de carbone moulé 3D, de sandwichs soudés avec des résines et fibres non recyclables, de cordages exotiques et d’alliages métalliques si peu durables qu’on les change avant même qu’ils ne présentent de signes de faiblesse », a décrit le journaliste, écrivain et plaisancier Patrice Lanoy dans une tribune publiée sur Reporterre. L’équipage d’un des 11th Hour Racing, un Imoca, a établi le bilan carbone de la construction de son bateau : 553 tonnes d’équivalent CO₂. Or, la flotte au départ compte une dizaine de bateaux neufs — générations 2020 et 2021. À ce compte, la facture, notamment carbone, grimpe vite.

« J’ai envie de gagner des courses, mais pas à tout prix. »

Cette course aux innovations technologiques entraîne une course aux financements et aux sponsors, lesquels exigent en échange des performances toujours plus élevées. Pas facile de faire rentrer des considérations écologiques dans cette équation. « Des ingénieurs en école navale nous ont demandé quels étaient les freins à des bateaux plus propres. La question n’est pas simple. On a envie de bateaux pour gagner, pour avoir de la médiatisation, et ainsi de suite », ont admis les coureurs Stan Thuret (Everial,…

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Auteur: Reporterre