
L’engouement autour de l’agent conversationnel ChatGPT attise le débat sur le rôle des technologies émergentes dans l’évolution de l’humanité. Devraient-elles aider à transcender les limites humaines ? Quel projet de société cela implique-t-il ? Ces questionnements mettent une fois encore les idéaux transhumanistes sur le devant de la scène.
Ces deux dernières décennies ont en effet connu un foisonnement éditorial autour de la notion du « transhumanisme ». Or, ce terme fait encore l’objet de nombreuses incompréhensions, comme en témoignent les débats houleux qu’il suscite. L’enquête sociologique menée dans le cadre de ma thèse de doctorat montre, entre autres, qu’il existe plusieurs acceptions de ce terme. La diversité des approches transhumanistes empêche de le résumer en une seule définition.
D’autant plus qu’il est en mouvement constant, s’appropriant percées technoscientifiques, théories philosophiques et un héritage culturel et humaniste revisité.
En effet, les transhumanistes reconnaissent dans l’humanisme des Lumières les germes d’une nouvelle philosophie. Celle-ci entendrait augmenter l’humain non seulement symboliquement, mais aussi physiquement et moralement.
La définition du transhumanisme qui fait un semblant de consensus chez les 20 transhumanistes étudiés est celle proposée par Wikipédia :
« Le transhumanisme est un mouvement culturel et intellectuel international prônant l’usage des sciences et des techniques afin d’améliorer la condition humaine notamment par l’augmentation des capacités physiques et mentales des êtres humains. »
Le transhumanisme n’est donc pas simplement un groupe de scientifiques travaillant sur la fabrication d’un futur technologique. Il s’agit plutôt d’un mouvement de pensée portant un certain récit sur la convergence des technologies NBIC (nanotechnologie, biotechnologie, informatique, sciences cognitives) et leur futur retentissement sur l’humanité. Selon Nick Bostrom, une figure importante du mouvement, le transhumanisme est :
« une façon de penser l’avenir qui part du principe que l’espèce humaine, dans sa forme actuelle, ne représente pas la fin de notre développement, mais plutôt une phase relativement…
La suite est à lire sur: theconversation.com
Auteur: Marouane Jaouat, Enseignant chercheur – UFR Santé – Université de Caen Normandie, Université de Caen Normandie