Transition écologique : et si les entreprises faisaient le choix de la coopétition ?

« I have a tall cappuccino for John… ». Une phrase que John entend tous les matins dans son Starbucks de Palo Alto, avant de sauter dans sa Tesla pour se rendre au travail à San Francisco. Une routine tellement naturelle que John en oublierait presque que son café comme sa voiture sont le résultat d’une stratégie entrepreneuriale contre nature : la coopétition, mot-valise qui associe coopération et compétition.

Le gobelet que John insère dans le porte-gobelet de sa voiture résulte d’une collaboration entre McDonalds et Starbucks qui, bien que grands concurrents sur la restauration rapide et la vente de boissons à emporter, sont étroitement associés dans leur politique de réduction des déchets liés aux emballages alimentaires. De même, la Tesla que John conduit sur les routes californiennes est construite à partir de nombreuses pièces et technologies issues de concurrents féroces de Tesla, tels que Daimler ou Toyota.

L’idée que la coopétition, c’est-à-dire les alliances entre des entreprises concurrentes, permet de développer de nouvelles innovations, est une idée assez répandue. Pour autant, comme nous l’expliquons dans un ouvrage, résumer les apports de la coopétition à la simple création de valeur économique ou financière s’avère réducteur. Depuis une dizaine d’années, différents travaux en sciences de gestion ont montré comment pareilles stratégies permettent de développer non seulement de la valeur économique, mais aussi de la valeur sociétale et environnementale. Développer l’usage de ces stratégies semble néanmoins requérir des évolutions du droit européen.

Quand mutualiser rime avec efficacité

Définir ce qu’est une innovation verte n’est pas toujours aisé et deux approches complémentaires peuvent être envisagées : par le produit et par le processus de conception.

La première consiste à appliquer le qualificatif « vert » si le produit conçu est plus respectueux…

La suite est à lire sur: theconversation.com
Auteur: Anne-Sophie Fernandez, Maître de conférences HDR en stratégie, Université de Montpellier