Travailleurs sans-papiers de DPD, filiale de La Poste : la bataille des chiffres

En grève depuis près de trois mois, les travailleurs sans-papiers en lutte sur le centre de tri de colis de DPD à Le Coudray-Montceaux (Essonne) ont reçu un rapport favorable de l’inspection du travail. Celui-ci affirme que 63 d’entre eux sont bel et bien employés sur le site de cette filiale de La Poste. Il épingle aussi des atteintes au droit du travail. Pourtant, l’agence d’intérim Derichebourg qui les a recruté ne reconnaît, pour l’heure, que vingt travailleurs.

 

Les 70 travailleurs sans-papiers en lutte sur le centre de tri de DPD, à Le Coudray-Montceaux (Essonne), ont de nouveau manifesté ce mardi 15 février. En grève depuis près de trois mois, ces travailleurs affirment être employés par l’agence d’intérim Derichebourg, pour le compte de DPD, filiale de La Poste. Une cascade de sous-traitance qui masque, selon ces grévistes, des irrégularités en matière de droit du travail. Tous revendiquent leur régularisation, afin de sortir de leur situation administrative précaire.

À l’issue de la mobilisation de ce jour, les représentants des grévistes ont été reçus par le directeur-adjoint du cabinet du préfet. Celui-ci « nous a informé que Derichebourg avait déposé 20 dossiers en préfecture », relate Christian Schweyer, animateur du CTSPV 94 (Collectif de travailleurs sans-papiers de Vitry-sur-Seine). 20 dossiers de régularisation, sur près de 70 travailleurs : une démarche bien insuffisante, aux yeux des grévistes.

De fait, un rapport de l’inspection du travail, rendu fin janvier 2022 et que Rapports de Force a pu consulter, affirme que 63 d’entre eux ont bel et bien été embauchés au centre de tri.

 

L’inspection du travail recense 63 sans-papiers employés, Derichebourg n’en reconnaît que 20

 

Dans la foulée d’une visite de l’inspection du travail sur site, le 21 décembre, une procédure de conciliation avait été initiée. Une première réunion entre Derichebourg et les représentants des grévistes a eu lieu le 4 janvier. L’inspection du travail y assurait la médiation. Lors de ce premier temps d’échange, une liste détaillée des travailleurs affirmant avoir été employés a été transmise, par les grévistes, à Derichebourg.

Fin janvier, une seconde réunion s’est tenue. Ce jour-là, Derichebourg « n’a reconnu qu’une vingtaine de personnes » sur la liste présentée, explique Giorgi Stassi, du syndicat Sud-PTT 91. L’employeur a proposé de délivrer seulement 6 CERFA nécessaires à l’embauche de travailleurs étrangers résidant en France. Et…

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Auteur: Maïa Courtois