Bottes aux pieds, fourche à la main, Brigitte, David, Alice et Isabelle constatent fièrement le résultat de la production : épluchures, marc de café, bouts de pain et autres ordures en maturation. Les trois bacs en bois qui collectent les déchets organiques des 24 logements de leur immeuble, dans le quartier Fontaine-Écu de Besançon, dégagent un épais nuage de vapeur. « Cela peut monter jusqu’à 40 °C », soutient David, brassant le contenu du récipient de 600 litres.
« Il est beau et bien rempli ! », félicite Doriane Candas, armée d’une lampe torche. Salariée de Trivial Compost, scop bisontine spécialisée dans le compostage de proximité, elle forme et accompagne les quatre habitants référents depuis la mise en place du composteur de leur copropriété, il y a dix-huit mois.
Métropole pionnière
Révolu le temps où les Bisontins jetaient sans distinction leurs déchets dans la poubelle grise. Ces dernières années, la métropole du Grand Besançon a fait des ordures ménagères résiduelles (OMR) sa bête noire. Et pour cause : le traitement des déchets, toutes natures confondues, représente en France 3 % des émissions de gaz à effet de serre. 15 millions de tonnes d’OMR sont encore brûlées chaque année quand elles ne sont pas enfouies, alors que plus de 30 % de nos bacs gris sont des déchets organiques, pouvant contenir jusqu’à 80 % d’eau.
Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et autres pollutions liées aux ordures tout en encourageant l’économie circulaire, la loi Agec est votée en 2020. Elle oblige les communautés de communes, chargées de la gestion des déchets, à proposer des solutions de tri des biodéchets à leurs administrés. Alors que la loi entre en vigueur au 1er janvier, nombre d’entre elles ont pris du retard. Actuellement, seul un tiers des Français a accès à une solution de tri.
Le Grand Besançon n’a pas attendu. En 2008, la métropole de 68 communes…
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Auteur: Sarah Dupont