Tribunal australien : la presse n'a aucun droit sur les documents concernant Julian Assange. (Il Fatto Quotidiano) — Stefania MAURIZI

La presse n’a pas le droit d’accéder à la documentation sur Julian Assange car, s’ils étaient divulgués, les documents causeraient ou pourraient raisonnablement causer des dommages aux relations internationales de l’Australie et divulgueraient des informations communiquées à titre confidentiel. Telle est la décision récemment rendue par le Tribunal d’appel administratif australien en réponse à notre bataille juridique pour obtenir les documents auprès du ministère australien des Affaires étrangères et du Commerce (DFAT). Cette décision ne représente que la dernière brique du mur qui empêche le quatrième pouvoir de découvrir ce qui s’est passé dans les coulisses de l’affaire Julian Assange et WikiLeaks. Une affaire qui décidera des limites de la liberté de la presse dans les démocraties occidentales, mais aussi une affaire marquée par des violations flagrantes, comme la révélation qu’en 2017, la CIA, alors dirigée par Mike Pompeo, avait prévu d’enlever ou de tuer Assange.

Julian Assange reste dans la prison la plus dure de Grande-Bretagne, Belmarsh, en attendant que la justice britannique se prononce sur son appel contre son extradition vers les États-Unis, où il risque 175 ans de prison pour avoir obtenu et publié des dossiers classifiés du gouvernement américain sur les guerres en Afghanistan et en Irak, des câbles diplomatiques américains et des dossiers sur les détenus de Guantanamo. D’Amnesty International à la Fédération internationale des journalistes (FIJ), toutes les grandes organisations de défense des droits de l’homme et de la liberté de la presse ont demandé l’abandon de la procédure d’extradition et la libération d’Assange.

Assange, qui est citoyen australien, a été détenu arbitrairement, selon le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire. Comme l’a documenté le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, Nils Melzer, il a été torturé psychologiquement. Il a également été espionné à l’intérieur de l’ambassade d’Équateur, où il est resté confiné jusqu’à son arrestation et son incarcération à Belmarsh. La CIA avait prévu de le tuer.

Seule une enquête indépendante peut reconstituer minutieusement ces faits et exposer les responsabilités des autorités impliquées dans ces abus. Mais une enquête indépendante n’est possible que si les journalistes peuvent accéder à l’ensemble de la documentation sur Assange et les journalistes de WikiLeaks. Depuis 2015, l’auteur de cet article tente de l’obtenir par le…

La suite est à lire sur: www.legrandsoir.info
Auteur: Stefania MAURIZI Le grand soir