[TRIBUNE] L'hiver arrive : Chauffez nos logements, pas le climat !

Cette décision incohérente intervient sur fond de crise majeure de l’énergie, et alors que 12 millions de personnes en France souffrent de précarité énergétique. Parce qu’elles éprouvent des difficultés à maintenir une température acceptable dans leurs logements et à faire face au coût des factures qui continuent d’augmenter, beaucoup souffrent des conséquences sur leur santé, vivent sous la menace de coupures d’électricité pour impayés, ou sont amenées à devoir choisir entre se nourrir et se chauffer.

En 2017 le gouvernement s’était engagé à rénover toutes les passoires thermiques en 10 ans. En 2022, il en reste toujours près de 5,2 millions. Pour venir à bout de ces logements énergivores et indignes nous devrions atteindre 700 000 rénovations globales par an, or le compte n’y est pas.

Si la priorité est aux économies d’énergie, alors pourquoi aller à l’encontre du grand chantier de la rénovation quand le secteur du bâtiment représente près de 20% des émissions de gaz à effet de serre du pays ?

Avec 86 % des travaux qui ne concernent que de simples “gestes” de rénovation comme changer les fenêtres ou la chaudière, les quelques avancées obtenues ces dernières années sont loin de nous mettre sur les rails de nos objectifs climatiques et sociaux, comme le permettraient de vraies rénovations globales. Mais les subventions actuelles ne rendent pas possible le financement de ces rénovations performantes : les aides demeurent sous-dimensionnées, mal dirigées, difficiles à mobiliser et pour une bonne partie méconnues. Un ménage pauvre sera laissé avec un reste-à-charge moyen de 39 % après les aides, un montant rédhibitoire lorsque l’on sait que ce type de travaux coûte entre 30 000 et 50 000 euros.

Nos décideurs ont le devoir de mettre les moyens sur la table pour faire face à la crise qui arrive.

C’est pourquoi nous demandons immédiatement la formulation d’engagements à moyen terme :

  • L’engagement d’un budget de 5 milliards d’euros supplémentaires par an entre 2024 et 2040 doit être formulé pour rendre possible la rénovation globale et performante de 700 000 logements par an. La hausse programmée des aides publiques serait un puissant levier pour inciter les entreprises à se mettre au niveau, parallèlement à la mise en place d’une véritable politique de formation initiale et continue à la rénovation performante.

À court terme :

  • L’augmentation du budget de l’agence nationale de l’habitat (Anah) à hauteur de 1 milliard d’euros a minima…

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Auteur: Collectif