[TRIBUNE] Non au gaz fossile et au nucléaire dans la taxonomie européenne !

La taxonomie européenne. Derrière ce nom qui possède ce qu’il faut d’aridité pour susciter un vague désintérêt, se cache un outil crucial pour notre avenir, au cœur d’une véritable saga dont le dénouement est prévu le 6 juillet à Strasbourg lors d’un vote qui se tiendra sur fond d’actualité des atrocités de la guerre en Ukraine.

A l’origine, la taxonomie européenne est un outil qui a pour objectif d’accélérer la transition énergétique en validant une liste d’activités jugées adaptées pour faire face à l’urgence climatique tout en protégeant l’environnement et la population. Elle constitue une sorte de catalogue à destination des financeurs privés qui souhaitent investir leur argent au service de l’intérêt général. Mais cet outil, pour l’instant vertueux et nécessaire pour la transition énergétique, est en passe d’être dévoyé.

La taxonomie pourrait notamment renforcer la dépendance énergétique de l’Union européenne (UE) à la Russie et rapporter des milliards au régime de Vladimir Poutine. Les premières discussions intenses au niveau européen sur la taxonomie ont finalement porté leurs fruits le 9 décembre 2021 avec la publication d’une liste d’activités labellisées.

De l’influence de la Russie

Cependant, les lobbies, insatisfaits du contenu de cette première liste, ont usé de leur influence auprès de la Commission européenne jusqu’à aboutir à la publication, le 2 février 2022, d’un acte délégué complémentaire (une sorte d’amendement à cette liste) proposant l’inclusion du nucléaire et du gaz fossile dans la taxonomie verte. Ces « étrennes » offertes aux industries fossiles et fissiles sont le résultat de pressions exercées ouvertement par une alliance de pays européens pronucléaires et pro-gaz, fédérée par la France.

Mais derrière ces intérêts affichés se cachent aussi ceux de la Russie, à travers des représentants de ses industries gazière, pétrolière et nucléaire, qui ont mené une activité intensive de lobbying pour faire inclure le gaz fossile et le nucléaire dans la taxonomie européenne et voir ainsi leurs bénéfices gonfler de plusieurs milliards, selon un rapport publié récemment par Greenpeace France.

Suite aux révélations concernant l’influence russe dans le dossier de la taxonomie européenne, Roberta Metsola, la présidente du Parlement européen a annoncé le 3 juin que « les représentants des entreprises russes ne sont désormais plus autorisés à entrer dans l’enceinte du Parlement…

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Auteur: Collectif