Tristan Mendès France illustre bien les us et coutumes d’un système médiatico-artistique parisianocentré calqué sur celui de la monarchie de droit divin. Ces êtres sans talent mais favorisés par leur naissance succèdent à leurs aînés par le simple fait d’être fils et filles de, dans son cas, petit-fils de. Chanteurs, acteurs et maintenant chroniqueurs nagent dans les mêmes eaux où la consanguinité intellectuelle garantit la perpétuation des privilèges de leur classe. Les uns divertissent le peuple de leurs fadaises sans profondeur, les autres narrent leur vision du monde sur les ondes et modèlent les esprits passifs.
Ces gens sont pour la grande bourgeoisie et le haut-patronat un moyen de sortir de scène, de faire oublier ses vicissitudes, de détourner les colères et les haines. Les bouffons ont disparu. Place aux cireurs de bottes.
Tristan est parvenu là où il est sans briller autrement que par son nom. Co-auteur, c’est vrai, d’Happy World un documentaire honnête sur la vie quotidienne au Myanmar sous le joug de la soldatesque, mais qui, trop concentré sur sa personne, ressemble plus aux aventures de « Tristan en Birmanie ». Si nous étions mauvaise langue, on y verrait l’embellissement de son curriculum vitae sur le dos des peuples opprimés. Et comme il est justement disponible en ligne sur son site web perso (il fallait bien ça pour (re)faire briller l’étoile de ce nom illustre)… jetons-y un oeil.
De papa parisien (« français » eût été trop commun, trop populo) et de maman anglaise, Tristounet, d’un an mon aîné, a eu son premier Mac à 12 ans (*). À douze ans, je ne savais même pas ce qu’était un ordinateur, je courais les champs et les bois de ma cambrousse ardennaise. En tout cas, il le clame : il ne lâchera plus son Mac(intosh). Ça pourrait amplement suffire à résumer le personnage, cette coquille vide. Mais en grattant un peu, comme à la fin d’une Saint-Jacques les résidus de sauce béchamel qui subsistent dans les rainures, on lit que pourvu d’un diplôme universitaire médiocre (un DEA, équivalent obsolète de Master 2), il est quand même devenu maître de conférence et enseignant à la Sorbonne dans le domaine du numérique sans autre « certification » que son amour immodéré pour la marque à la pomme. C’est bien là la preuve que ces gens n’ont pas besoin de trimer comme les autres pour réussir.
Après avoir glissé le pied dans la porte entrouverte de Radio France par la magie de son patronyme, il a vite intégré la domesticité médiatique et est devenu…
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Auteur: Xiao PIGNOUF Le grand soir