Trois poèmes sanitaires

En pleine séquence de pandémie où chacun y va de sa critique sur la gestion de celle-ci, nous avons souhaité avec cette série de « petits poèmes sanitaires » revenir à ses origines. La déforestation et la chasse des espèces rares et protégées pour le plaisir des grandes fortunes. La contribution des industries et des grandes fortunes aux dérèglements écologiques en cours. Ces trois petits poèmes, librement inspirés des deux derniers livres d’Andreas Malm sont à prendre comme des exemples d’actions pour remettre au centre de l’espace public et de nos préoccupations la question écologique et sortir de l’impasse des mobilisations en cours contre la gestion de la catastrophe. S’il y a un problème avec l’État c’est aussi qu’il couvre les grandes fortunes qui aggravent la situation. C’est aussi qu’il encourage une économie que nous savons mortifère. Ainsi, de même que l’économie fossile dérègle le climat, la déforestation augmente le risque de pandémie. De même qu’il y a des pyromanes du climat, il y a des pyromanes des pandémies. Ils allument le feu, l’État les couvre. Ils saturent les hôpitaux, l’État les masque. Ils nous rendent malade, l’État les finance. L’État confine au virus. Il couvre, il masque, il finance : le cluster de l’État d’urgence sanitaire.

Poème sanitaire 1

Trouvez une Volvo XC 90
ou un spécimen équivalent
dévissez le capuchon de la valve du pneu
à l’intérieur
trouvez la broche qui fait sortir l’air
appuyez dessus
insérez un gravillon de la taille d’un grain de poivre
ou
utilisez un haricot mungo
remettez le capuchon
n’oubliez pas de glisser le tract sous l’essuie-glace

laissez tranquille les camionnettes des artisans, des ouvriers
les 4 4 des invalides, les minibus et les voitures ordinaires
Tenez-vous en au SUV des riches


Poème sanitaire 2

Avant l’heure du couvre-feu
Trouvez un magasin Carrefour, Leclerc, Casino, Auchan, Super U…

Auteur: lundimatin
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