Hormis les fans, peu de monde sait qu’une révolution silencieuse est en marche dans le milieu du football français : la possible création d’une troisième division professionnelle, telle qu’elle existe déjà par exemple au Royaume-Uni (League One) ou en Italie (Serie C, ou Lega Pro). L’élite du football hexagonal serait alors constituée de trois niveaux (Ligue 1, Ligue 2 et Ligue 3), sous la gouvernance de la Ligue de football professionnel (LFP). De nouveaux clubs viendraient se partager notamment les droits TV, évidemment dégressifs en fonction du niveau, mais dont on connaît désormais l’importance majeure (jusqu’à un tiers des budgets des clubs), alors que les recettes de billetterie ne cessent de baisser.
Pour mieux comprendre la situation en cette fin 2023, replongeons-nous un instant trente ans en arrière, au début des années 1990. Il existait alors en France une Division 1 de 20 clubs et deux groupes de Division 2 de 18 clubs chacun. Au total, le football professionnel français de l’élite comptait 56 clubs. Au début de la saison 2023-2024, ce nombre s’est drastiquement réduit puisqu’il est tombé à 38 clubs (18 en Ligue 1 Uber Eats et 20 en Ligue 2 BKT), avec seulement 36 clubs à l’horizon d’août 2024 (la Ligue 2 BKT va également passer à 18 clubs). La « cure d’amaigrissement » a ainsi été sévère.
Aujourd’hui, les clubs de ce troisième échelon semblent s’organiser collectivement, malgré ce qui peut les opposer sportivement. Ce modèle original augurerait-il une forme d’« américanisation » du sport professionnel en France, modèle exploré dans nos précédents travaux ?
Le « National » : certainement pas un sous-championnat
Le troisième niveau du football français est actuellement dénommé championnat de National (18 clubs) et regroupe pour moitié des clubs à statut dit fédéral (pour simplifier, des clubs « amateur ») et pour moitié des clubs à…
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Auteur: Gilles Paché, Professeur des Universités en Sciences de Gestion, Aix-Marseille Université (AMU)